Première, mais pas dernière condamnation pour Tesla
Jeu 27/05/2021 — En Norvège.
Les voitures Tesla ont une particularité : le constructeur a la possibilité de les mettre à jour à distance, comme un smartphone. Et il ne s'en prive pas. Il peut y avoir 3 mises à jour par mois sur une Model S. C'est l'une d'entre elles qui est en cause, et qui a entrainé une action en justice. En 2019, Tesla avait lancé une mise à jour qui avait modifié les paramètres d'usage de la batterie, certains propriétaires ayant ensuite constaté une perte d'autonomie, et des temps de recharge allongés. Ils ont porté plainte, et la justice norvégienne leur a donné raison. Elle a condamné le constructeur a versé une compensation de 136 000 couronnes (~13 300 €) à chacun des plaignants. Tesla avait expliqué que sa mise à jour visait à prolonger la durée de vie de la batterie, mais c'est un argument pipeau. Les batteries sont garanties. Le constructeur a peut-être voulu s'épargner des frais à venir (?), mais il faut voir plus loin.Ce qui est en cause ici est la faculté pour Tesla de modifier les caractéristiques de fonctionnement de ses autos, après qu'elles aient été immatriculées. Peu importe que les autos après coup, marchent mieux ou moins bien. Supposons une mise à jour qui améliorerait nettement les performances. Un conducteur a un accident après cette mise à jour. La compagnie d'assurance serait totalement en droit de demander la résiliation du contrat, au motif que les risques, tels qu'évalué au moment de la signature du contrat, ne sont plus les mêmes, donc le contrat est nul. La justice norvégienne a ouvert une sacrée boite de Pandore... La balle est dans le camp de Tesla, qui peut faire appel de ce jugement, mais une affaire similaire est en cours d'instruction aux Etats-Unis... Cela ne fait que commencer.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Tesla ; voiture-electrique