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L'interdiction des essences et diesel en 2035

Jeu 15/07/2021   —   Le choix de l'autoritarisme.
Skoda FabiaAussi étonnant que cela puisse paraître, il est toujours possible en 2021 d'acheter une machine à écrire neuve. Mais un nombre infinitésimal de gens en achètent, parce qu'un ordinateur est considérablement supérieur. On dit aussi que la voiture électrique est meilleure que n'importe quelle auto à essence. La hausse rapide des ventes de cette dernière tend à prouver ce fait, et nous assistons aujourd'hui tranquillement à la descente aux enfers de la voiture diesel, dont les immatriculations en France ont déjà chuté de deux tiers, prélude à la lente disparition de la voiture essence. La commission européenne veut bousculer les choses, et a annoncé ce jour son projet d'interdire la vente de toute voiture essence à compter de 2035. Même les voitures hybrides comme la Toyota Prius. Et même les hybrides rechargeables comme un Mitsubishi Outlander PHEV.

Alors c'est un fait que l'autoritarisme est à la mode chez les législateurs, comme le montre par ailleurs l'obligation prochaine d'un passe sanitaire pour se rendre dans les lieux publics. Mais il faut s'interroger sur l'opportunité de la mesure, ainsi que voir s'il ne serait possible d'être plus efficace en agissant autrement. Les émissions de CO2 dûes aux voitures particulières dans l'union européenne ne représentent que 12 % des émissions totales. Si on pouvait accélérer la fermeture des centrales au charbon de la Pologne, et leur remplacement par des sources d'énergie propre, il y aurait là énormément à gagner.

On verra aussi que si Bruxelles a enfin accepté l'idée d'une taxation du kérosène des avions, mais seulement d'ici 5 ans, et il est déjà exclu que le fret aérien et l'aviation d'affaires ne seraient pas concerné. Pourquoi ? Autre mesure importante, la taxe aux importations de pays où les règlementations envers les émissions de CO2 sont particulièrement laxistes. La commission européenne veut mettre cela en place, mais seulement sur une petite poignée de produits et de matières. Les automobiles importées de Chine, pays qui à lui seul dégage plus de CO2 que tous les pays de l'OCDE, ne seraient pas impactées.

On pensera enfin au gâchis, quand des gens aujourd'hui travaillent à produire de l'essence synthétique, en capturant le CO2 de l'air ambiant, ou à concevoir un nouveau biocarburant à partir d'algues. Veut-on vraiment que tous ces travaux aillent à la corbeille ? La France a déjà payé cher l'abandon de ses recherches sur le solaire à concentration, alors qu'elle était leader mondial, dans les années 1970, quand il fut décidé de tout miser sur le nucléaire.

Tout miser sur la voiture électrique est une décision dangereuse, et c'est aussi une condamnation à mort pour tous les ouvriers européens qui aujourd'hui fabriquent des injecteurs, des pompes à essence, des ressorts de soupapes, des bougies d'allumages, des joints de culasse, des courroies de distribution, des boitiers de gestion moteur, des turbocompresseurs, des débitmètres d'air, des régulateurs de pression, etc, etc...


Laurent J. Masson

Illustration, une Skoda Fabia, pour 15 000 €, elle offre 700 km d'autonomie. Aucune électrique hélas, ne fera aussi bien à ce prix.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe ; ecologie