Reims : la ZFE bloque l'autoroute vers Charleville-Mézières ?
Ven 27/08/2021 — Cela fera polluer plus.
Les ZFE, zones à faibles émissions, sont assurément une bonne idée. Pour lutter contre la pollution, il faut évidemment agir au niveau national, européen même, mais l'idée de faire des zones où il y aurait très, très peu de sources de pollution, avec la circulation restreinte aux véhicules les plus récents (vignette Crit'Air) est séduisante. Le point délicat étant dans le tracé de ces ZFE, pour éviter qu'en déplaçant le traffic, il y ait augmentation de la pollution. La ville de Reims là, a peut-être mal fait ses calculs. Pour l'automobiliste qui vient de Paris par l'autoroute, il y a une fourche juste avant Reims. D'un côté, on reste sur l'autoroute A4 pour se diriger vers Metz, d'un autre, il y a la direction Reims centre, qui est aussi la direction à prendre pour rattraper l'autoroute qui va vers le Nord, vers Charleville-Mézières et la Belgique.Or, les élus rémois qui ont délimité la ZFE ont choisi d'y inclure cette voie rapide (l'A344 ou voie Jean Taittinger, route rouge du bas sur l'illustration). L'autre solution, pour un automobiliste venant de Paris et voulant se rendre dans les Ardennes, serait alors de rester sur l'A4, de traverser toute l'agglomération rémoise, de passer Cormontreuil, et à Taissy de revenir en arrière, pour retourner à Cormontreuil, afin de rejoindre l'A34 qui va vers Charleville, mais ce n'est plus possible non plus pour celui qui a une vieille voiture, puisque le tracé de la ZFE fait un crochet (à droite sur notre illustration), pour inclure une partie de la voie qui raccorde l'A4 à l'A34.
C'est dire que pour celui qui a une voiture Crit'Air 5, la ZFE qui va entrer en vigueur au 1er septembre, exigera pour aller de Paris à Charleville, de quitter l'autoroute à Tinqueux, de contourner l'agglomération rémoise par la D944 puis la D151, et d'en sortir complètement avant de pouvoir enfin rejoindre l'autoroute qui va vers Charleville-Mézières et la Belgique. C'est maladroit, parce que pour tout ce traffic de transit, la mise en place de la ZFE allonge le parcours de plusieurs kilomètres, cela fera consommer plus, et aussi polluer plus (!!!) parce que sur la voie rapide, on roule à la vitesse stabilisée de 90 km/h, alors qu'avec le trajet par les départementales, il y aura de nombreuses accélérations et ralentissements. Alors si l'intention est bonne, il est à craindre que l'éxécution aboutisse à un effet inverse à celui espéré.
Laurent J. Masson
ERRATUM ? On nous a souligné que notre illustration, qui a constitué la base sur laquelle cet article est écrit, serait erronée, voire carrément fausse, ou tout au moins suffisament pour induire n'importe qui en erreur. Elle a pourtant une source officielle, puisque c'est une copie d'écran (seconde 31) d'une vidéo vue sur le compte Youtube officiel de la ville de Reims. L'erreur, ou la source de confusion, serait dans le crochet tout à droite. Il ne mettrait dans la ZFE que la rampe d'accès Est de la voie Taittinger, et non les multiples voies de cette artère importante, la N244, puisque c'est celle qui relie l'A4 à l'A34. Il resterait donc possible de relier Paris à Charleville-Mézières en restant sur les voies rapides avec une vieille voiture Crit'Air 5, et cela ne rallongerait que de quelques kilomètres le trajet habituel qui passe par Reims centre (vérification en cours). Notre titre serait donc faux, mais le tracé de la ZFE serait alors plutôt vicieux, puisque sur la N244, route qui comprend plusieurs files de circulation, celles qui mènent à la voie Taittinger seraient dans le tracé de la ZFE, alors que celles qui restent sur la N244 seraient en dehors. N'était-il pas possible de faire plus simple ? Il faudra mettre en place une signalisation précise... Mais d'abord refaire l'illustration d'où est parti la méprise.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie