Profiter de tout MoteurNature

Twitter


MoteurNature
Toute l'actualité de la voiture verte depuis 2002.

22 années d'expériences pour vous informer.

Renaulution : le losange prend des risques

Ven 14/01/2022   —   Mais on peut y croire.
Renault 5Un an après la présentation du plan Renaulution, le nouveau patron de Renault, Luca De Meo, peut se réjouir. La marque au losange semble être reparti sur la route de la croissance. Réduction des coûts fixes, raccourcissement du temps de développement d'un nouveau modèle, amélioration de la rentabilité, tout cela est très positif, même si on ne connaît pas encore les détails. Ceux-ci seront révélés lors de la présentation officielle des résultats 2021, le mois prochain. Reste que si Luca De Meo est assurément un bon gestionnaire, il lui reste à prouver qu'il est aussi un bon stratège, car dans une conférence hier, il a annoncé une nouvelle qui peut surprendre. Renault ne veut plus vendre que des voitures 100 % électriques en Europe d'ici 8 ans. En 2030, donc. C'est le genre de décision qu'il est facile à faire accepter pour une marque spécialiste, comme Jaguar ou Lancia. Mais chez un grand généraliste comme Renault, c'est assurément plus difficile.

Renault va lancer la Megane E-Tech électrique dans quelques semaines, et il conservera à son catalogue la Megane essence jusqu'en 2023. Après cela, le client qui veut une compacte essence devra aller voir la concurrence. C'est là tout le risque. Tous les automobilistes qui aiment Renault, accepteront-ils de rouler en électrique à l'horizon 2030 ? Qu'est-ce qu'on enseignera aux vendeurs en concession ? Que devront-ils répondre quand un client leur dira qu'il veut une voiture essence ? Trop tard, il n'y en a plus, c'est comme les promos chez Lidl ?

Avec déjà l'abandon programmé de la Zoé et de la Twingo, 2 modèles qui s'étaient constitué un joli portefeuille de clients, Renault n'aurait plus que des voitures rétro comme petits modèles. Il y aura une nouvelle Renault 4, et une nouvelle Renault 5. Et il n'y aurait plus de Renault sportives, puisque Renault Sport n'existe plus, remplacé par Alpine, qui proposera des autos distinctes, et plus chères. On tentera bien sûr de rester positif, tout cela peut marcher, mais il reste que Renault prend de gros risques...


Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : Renault ; industrie-production