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Souveraineté énergétique, une priorité nationale

Lun 28/02/2022   —   Pour la présidentielle.
barrage sur le RhôneQuand on parle de souveraineté, on pense souvent à Bruxelles. Avec le constat que la France n'est plus une nation libre, puisqu'un nombre toujours croissant de ses lois émanent de l'union européenne. Et que si un texte juridique européen contredit un texte de loi français, c'est le texte européen qui prime. On parle aussi parfois de souveraineté alimentaire, quand on voit dans les supermarchés des pommes venant du Chili, des poires de Chine, ou de la viande de Nouvelle Zélande. Mais qui parle de souveraineté énergétique ? Personne, et ce qui est plus grave, même pas les candidats à l'élection présidentielle qui s'annonce.

Il n'y a d'ailleurs même pas de statistique officielle. Il y a beaucoup de chiffres, comme dans le baromètre sur la conjoncture énergétique qui est établi chaque trimestre, on parle aussi parfois du taux d'indépendance énergétique, comme ici, mais les chiffres sont faux du fait que l'électricité d'origine nucléaire est comptabilisée comme une énergie française (!), du fait d'une convention de conversion entre électricité et énergie primaire. Et si on veut savoir de toute l'énergie consommée en France (uranium, pétrole, gaz naturel, renouvelables...), quelle est la part importée, on ne peut se livrer qu'à des déductions. A peine 10 % de l'énergie consommée en France serait d'origine nationale, et 89 % donc, serait importé. On le savait déjà, la France n'est pas l'Arabie Saoudite, mais quand le débat sur l'énergie en France se focalise sur le pour ou contre le nucléaire, et le pour ou contre les éoliennes, rajouter l'élément de la souveraineté apparaît essentiel, tant d'un point de vue économique, que politique. On citera l'exemple des Etats-Unis qui ont autorisé l'exploitation des hydrocarbures de schiste pour retrouver leur indépendance énergétique.
barrage sur le RhôneOn lit dans le Figaro : “...la répression à l'issue de révoltes dont le bilan est d'au moins 225 morts, 4500 blessés et près de 10.000 incarcérations...”. Voilà vraiment un pays à éviter. Sauf que le Kazakhstan est le premier fournisseur d'uranium de la France. Vient ensuite le Niger. Un pays théoriquement ami de la France. Le Niger qui possède le taux de fécondité le plus élevé du monde avec 7,6 enfants par femme, et qui est le dernier au monde dans les statistiques des Nations Unies pour le développement humain, en étant 189ème sur 189 (Wikipedia). Le Niger possède pourtant de l'or et du pétrole en sus de l'uranium, mais il y a sans doute un bug dans le logiciel de partage de richesses, et cela crée des ressentiments, notamment contre la France. D'ailleurs, la présence française dans ce pays fait déjà des morts.

La France ensuite, achète du pétrole à l'Arabie Saoudite, au Qatar, des pays qui sont gentils, puisqu'ils réinvestissent cet argent dans l'hexagone, en s'achetant les plus beaux immeubles de Paris. Et le PSG, alors que les mauvaises langues disent qu'ils soutiennent le terrorisme. Il y a enfin la Russie, premier fournisseur de gaz de l'Europe, mais aussi première puissance militaire, et qui s'en sert aujourd'hui pour bombarder et envahir son voisin du Sud. Cet article n'ira pas plus loin, notre unique objectif était de faire constater que les pays qui fournissent de l'énergie à la France sont parmi les moins sympathiques de la planète, et même parmi les plus belliqueux.
barrage sur le Rhône

Les énergies en France

L'énergie hydraulique

L'hexagone a de la chance, avec l'embouchure de la Rance qui a permis la construction d'une usine marémotrice, et le Rhône, le pays a un excellent potentiel, qui a permis la production de 3837 GWh au mois de janvier*. C'est plus qu'une centrale nucléaire. Malheureusement, le potentiel existant est déjà très bien exploité, on ne voit pas comment l'accroître.

L'énergie osmotique

C'est là une nouvelle énergie. La Norvège a été le premier pays à en tirer profit avec succès en 2015. Le principe est d'exploiter la différence de salinité entre l'eau douce, l'eau d'un fleuve, et l'eau de mer. On place une membrane entre les deux, et la pression de l'eau douce sur cette membrane permet l'entrainement d'une turbine qui va produire de l'électricité. Un site est en cours de construction sur le delta du Rhône, il pourrait produire suffisament d'électricité pour toute l'agglomération de Marseille sous quelques 18 mois. On peut faire la même chose partout où il y a un fleuve qui se jette dans la mer. La France en compte plusieurs.

L'énergie éolienne

En janvier, les éoliennes de France ont 2995 GWh d'électricité. C'est pas mal. Mais franchement mauvais par rapport à l'Allemagne, puisque dans ce pays, les éoliennes ont fourni 16000 GWh d'électricité sur la même période. Plus de 5 fois plus ! On peut critiquer l'esthétique des éoliennes, mais pas leur efficacité, ni leur contribution remarquable à la réduction de la consommation des énergies fossiles. Pourquoi la France fait-elle 5 fois moins bien que l'Allemagne, alors que son territoire est plus petit ?

L'énergie marémotrice sous-marine

Il s'agit d'hélices posées sur le fond marin qui sont entrainées par les marées. Des tests en Ecosse ont été très concluants, il est désormais possible de changer d'échelle.

L'énergie solaire

Là aussi, la comparaison avec l'Allemagne est édifiante. En France, le mois dernier, on a produit 649 GWh d'électricité grâce au photovoltaïque. En Allemagne, 1010 GWh. Soit le soleil est plus fort en Allemagne qu'en France, soit les allemands sont plus malins. On notera bien sûr la faiblesse de ces chiffres, mais ce sont ceux de janvier, le mois où l'ensoleillement est le plus faible.

La méthanisation

Là aussi, l'écart est absolument consternant entre la France et ses voisins du Nord. Pourtant, d'après l'European Biogas Association, l'Europe pourrait produire 1000 TWh (1000 000 GWh) de biogaz et de biométhane à l'horizon 2050. Et pour un grand pays agricole comme la France, le potentiel est vaste. De nombreux projets sont d'ailleurs déjà en cours, mais une impulsion venant du plus haut de l'état serait utile.

Les biocarburants

En attendant les biocarburants de seconde génération (ceux qui ne sont pas en concurrence avec les ressources alimentaires), pour laquelle la viabilité est établie, mais l'industrialisation en veilleuse depuis trop longtemps, la betterave à sucre et le colza poussent très bien en France. Il est possible d'augmenter les productions de superéthanol et de biodiesel. Il n'y en aura jamais trop, et il y a des voitures neuves pour rouler avec l'un ou l'autre carburant, alors qu'attend t-on ?

Les algues

Ou incontestablement la ressource dont le potentiel énergétique est le plus grand. Au vu des territoires ultra-marins de la France et de leurs zones maritimes exclusives, on pourrait presque dire que le potentiel est illimité, en tout cas plusieurs fois supérieur aux besoins nationaux. Le hic est que si aujourd'hui, on sait fabriquer du carburant automobile à partir des algues, il coûte 10 euros le litre. Mais la recherche continue, TotalEnergies y travaille, et la France dispose aussi d'un institut de recherches aux connaissances reconnues.

Conclusion

Toutes ces énergies sont renouvelables, donc éternelles. Aucune ne suffirait à répondre aux besoins totaux, il faudrait même des décennies pour qu'elles y parviennent cumulativement, mais quand le déficit commercial de la France n'a jamais été aussi élevé, que la dette de l'état n'a jamais été aussi lourde, et que les risques de guerre sont plus grands qu'ils ne l'ont jamais été depuis 3 générations... Tout le monde doit voir que la France ne peut continuer à donner tous les ans, des dizaines de milliards d'euros à des pays potentiellement ennemis. La souveraineté énergétique doit devenir une priorité nationale. Quel(le) candidat(e) à la présidentielle pour doubler la quantité d'énergie franco-française pendant son quinquennat ?


Laurent J. Masson

*Tous les chiffres de cet article viennent de https://energy-charts.info/.
Illustrations, barrage de Donzère-Mondragon, sur le Rhône.

La souveraineté énergétique doit devenir une priorité nationale avec des objectifs à 5 ans !



Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie