Interdiction de 2035 : pas d'amendement Ferrari, mais Bugatti, Morgan et Pagani
Dim 12/06/2022 — Un pétard mouillé.
Le parlement européen a donc voté l'interdiction de vente des voitures neuves essence et diesel à compter de 2035, mais comme plusieurs commentateurs l'auront remarqué, un peu trop hâtivement selon nous, il y a une petite exception. On parle d'un amendement Ferrari, il aura dans les faits très peu d'effet, voire carrément aucun. Il faut se référer au texte voté, amendement 121, qui accorde aux constructeurs produisant entre 1000 et 10 000 voitures particulières par an, le droit d’introduire une demande de dérogation à leur objectif d’émissions spécifiques. Ce n'est donc un droit automatique, mais la possibilité de demander une dérogation. Elle pourra être refusée, elle pourra aussi ne pas être demandée, parce que l'électrification de la gamme est complète. Dans tous les cas, le droit à demander une dérogation sera supprimé en 2036. Il n'y a donc pas de quoi s'alarmer. Une possibilité de sursis de 12 mois pour une minorité ne va pas changer grand chose.Il y a cependant une seconde exception à la règle du tout électrique, elle est pour les constructeurs qui représentent moins de 1000 véhicules neufs immatriculés au cours d’une année civile. Aston Martin, Bentley, Ferrari, Lamborghini et Rolls-Royce ont tous plus de succès. Le texte parle bien de constructeur, et non de modèle. Il ne sera donc pas possible pour Ferrari de faire une série spéciale, limitée à 999 exemplaires.
Il ne reste donc que les tout petits constructeurs, qui représentent moins de 0,05 % du marché. On pensera en premier à Bugatti, mais ce dernier est passé sous le contrôle de Rimac, le leader de l'hypercar électrique, et il y a peu de doute qu'il n'y aura plus que des Bugatti électriques en 2035, et même bien avant. Alors KTM, Morgan, Pagani et quelques autres. Mais aucune de ces marques ne fabrique de moteurs. Ils n'en ont pas les moyens, et en achètent auprès des grands constructeurs (à Audi, BMW et Mercedes, respectivement). Mais si les gros n'en fabriquent plus... Les petits n'auront plus d'autres alternative que de se mettre eux aussi à l'électrique.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie ; politique-transport_Europe