Renault : mettre plus de Google sera t-il à l'avantage de l'automobiliste ?
Mer 09/11/2022 — Beaucoup d'interrogations, beaucoup d'inquiétudes.
Les derniers communiqués de Renault sont assez troublants. Cela parle d'un chassis digital, qui ne reposera pas sur une technologie Renault, mais sur l'architecture Snapdragon de Qualcomm (le fabricant de semiconducteurs, qui est aussi éditeur de logiciels), avec des échanges de données accrus avec Google, qui possèdera sur ses serveurs un double numérique de l'auto. De quoi s'agit-il, on peut d'abord en imaginer les aspects positifs au niveau de la sécurité. Un automobiliste roule en un lieu l à un instant t, et l'ESP se déclenche. La localisation, la température, la luminosité sont transmises à Google. Si d'autres déclenchements de l'ESP sont enregistrés dans ce même lieu, Google pourra éventuellement communiquer une alerte aux automobilistes suivants, s'ils approchent de ce lieu, dans des conditions semblables. Mais avec la même technologie, et les banques de données de Google, qu'est-ce qui empêchera si un automobiliste va souvent dans des McDonald's, de lui montrer une publicité pour Burger King ?La navigation se fera avec Google Maps, mais pourra t-on désactiver cette application, et choisir plutôt Here, ou Sygic ou Navigator Free, ou bien encore maps.me ? Pourra t-on refuser de partager ses donnés de localisation avec Google ? Est-ce que tout fonctionnera normalement si on est dans un endroit reculé sans couverture GSM ? Et toutes ces données, quand la voiture change de propriétaire, que deviennent t-elles ? Il nous semble détestable que Renault prenne des décisions ayant un si fort impact sur la vie privée de ses clients, sans leur demander leur avis, ni même les prévenir en aucune manière.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Renault ; technologie