Toyota Prius, cinquième édition exclusivement rechargeable
Jeu 17/11/2022 — Du moins pour l'Europe. Toutes les infos.
Ce n'était qu'il y a un quart de siècle, mais pourtant tout a changé depuis la présentation de la première Prius en 1997. Le diesel règnait en maître à l'époque, il est en train de disparaître. Qui l'aurait imaginé il y a 25 ans ? Mais le changement s'accélère, et l'hybride qu'on avait longtemps cru avoir un avenir formidable, semble aujourd'hui sur une pente descendante, parce que l'avenir est électrique. Cette Prius de cinquième génération vient nous rappeler que l'hybride a encore son mot à dire.Pour autant, avec le tout électrique qui fait de plus en plus d'adeptes, la partie n'est plus aussi simple, et Toyota a dû sortir le grand jeu. La première Prius n'était pas belle. Elle était même carrément moche. La seconde était originale, et finalement plaisante, comme la troisième génération. Et si la quatrième génération était encore plus originale, c'était au prix de lignes qui ne pouvaient pas faire l'unanimité. La nouvelle Prius se rebase alors sur les lignes des générations 2 et 3, en y ajoutant une touche d'élégance qu'on ne connaissait pas chez Toyota.
Sur un empattement accru de 50 mm, la nouvelle Prius est plus courte de 46 mm. Elle a donc ses 4 roues bien aux 4 coins. Elle est aussi plus large de 22 mm, et plus basse de 50 mm. L'ensemble est donc beaucoup plus posé que jamais auparavant, et même sexy, avec cette ligne de toit basse. On dirait presqu'un coupé ! La Prius cède aussi à la mode des grandes jantes, et tant pis si c'est au détriment de l'efficience. On avait le choix entre des roues de 15 ou de 17 pouces, on aura désormais de grandes jantes de 19 pouces.
La simple efficacité énergétique n'est d'ailleurs plus le seul objectif, et cette Prius V ne devrait pas être plus sobre que la Prius IV. Tesla a est passé par là. Le constructeur d'électriques a sacrément chamboulé la hiérarchie, avec ses autos zéro émission qui accélèrent plus fort que les essences les plus sportives. Les Prius n'avaient jamais eu que des performances médiocres, la nouvelle génération aura enfin des performances valables.
Mais sur le plan de la motorisation, c'est peu dire qu'il y a une grosse surprise. La Prius est toujours hybride, cela est évident, c'est sa raison d'être. Sauf que depuis la troisième génération, il y avait toujours un choix. La Prius 3 non rechargeable, et la Prius 3 plug-in. Pour la Prius IV aussi, il y avait le modèle standard non rechargeable, et la Prius 4 plug-in. Les ingénieurs nippons ont continué ce choix (illustration ci-dessous), mais entre le Japon et l'Europe, la route est longue, et la nouvelle Prius non rechargeable ne le fera pas. C'est une décision qu'il faut qualifier de politique, et que nous regrettons. Il y a encore beaucoup d'automobilistes qui ne peuvent pas recharger à leur domicile, et il y en aura toujours.
On se réjouira pourtant de la hausse énorme des prestations. La machine électrique principale fait désormais 120 kW (160 ch), et elle fonctionne en association avec un 4 cylindres 2 litres essence de 148 ch. La puissance totale disponible est de 223 ch (164 kW). Cela fait 83 % de puissance en plus par rapport à la génération 4 qui ne disposait que de 122 misérables petits ch. Conséquemment, l'accélération de 0 à 100 km/h ne demande plus que 6,7 secondes.
Côté consommation et émissions de CO2, il n'y aura pas de miracles. Avec des performances en aussi forte hausse, il ne sera pas possible de consommer moins. Mais Toyota dit que son auto ne consommera pas plus, et c'est déjà énorme.
On ne connaît pas non plus l'autonomie en mode électrique, mais avec une batterie d'une capacité de 13,6 kWh, et en conduisant comme un conducteur de Prius sait le faire, il doit être possible d'approcher les 100 km sans essence.
A l'intérieur enfin, on voit avec plaisir que la Prius s'est normalisée. Le bloc d'instruments est bien en face du face du conducteur, l'espèce de bitougnot qui servait de commande de vitesses est remplacé par un levier normal, et les commandes de climatisation sont classiques, et non par le biais de l'écran tactile.
Il reste qu'avec plus de puissance, plus de batterie, et ce design sexy, la Prius désormais exclusivement rechargeable va passer la barre des 45 000 €, et se retrouver en concurrence frontale avec des électriques. La Prius conservera l'atout de la polyvalence, et une fiabilité absolument formidable, mais Toyota devra peut-être changer d'avis et importer la version non rechargeable...
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