ZFE-m : pourrait-on avoir un air pur sans elles ?
Lun 06/02/2023 — Les alternatives.
Respirer un air plus pur, tout le monde est pour. Surtout en ville, où la concentration de la population concentre aussi les émissions. Les gouvernants ont créé pour cela les ZFE-m. Des Zones à Faibles Emissions mobilité, les descendantes des ZAPA, les Zones d'Action Prioritaires pour l'Air de 2010. L'idée est toute simple, elle consiste à interdire la circulation des véhicules les plus polluants dans les zones urbaines les plus denses. C'est la vignette Crit'Air (pour l'obtenir, site officiel) qui distingue les véhicules selon leurs performances environnementales, et 11 agglomérations déjà (au 1er janvier 2023) ont mis en place des restrictions de circulation. A terme, elles seront 43, avec des restrictions qui porteront sur des véhicules de plus en plus récents.Tout ceci serait très bien s'il n'y avait des mécontents, et plus grave, des personnes en difficulté. Parce que des millions de français ne pourront plus se rendre dans le centre des grandes villes, tout simplement parce qu'ils ont une voiture de plus de 10 ans. Le gouvernement a certes mis en place des facilités pour acquérir une voiture neuve, surtout si elle est électrique. Mais pour les français qui habitent dans un grand immeuble sans parking, et qui se garent dans la rue, c'est une drôle de galère que de la recharger. Sans compter qu'avec l'inflation, les voitures neuves sont chères. Pour en acheter une, il faut disposer d'un revenu substantiel, et surtout un revenu fixe, donc avoir un contrat de travail à durée indéterminée. Travailleurs pauvres ou précaires, il y a beaucoup de français qui ne peuvent s'acheter une voiture neuve, et qui doivent continuer avec leur vieille auto. Les arguments des anti-ZFE sont donc parfaitement recevables. On peut d'ailleurs assimiler les ZFE-m au délit de sale gueule dans les boites de nuit. Vous avez une vieille voiture, vous êtes un pauvre, vous ne pouvez pas entrer.
Les opposants aux zones à faibles émissions mobilité se sont aujourd'hui organisés. L'association 40 millions d'automobilistes a lancé une pétition contre les ZFE, et plusieurs personnalités politiques, de tout bord, se sont prononcés pour le retrait complet de ce système. La France est divisée, il convient alors de réfléchir à une solution alternative. Sans renoncer à l'objectif initial d'améliorer la qualité de l'air, tout au contraire en le poursuivant, mais sans restreindre la mobilité de millions de français, peut-on agir ? A MoteurNature, nous pensons que oui.
Mettre à l'écart des véhicules plus polluants
Le gouvernement aime à multiplier les radars pour punir les automobilistes qui roulent trop vite. Mais il existe une autre sorte de radar, pour mesurer la pollution. Parce que plus une auto est agée, plus le delta augmente entre celle qui est parfaitement entretenue et bien règlée, et celle qui n'est plus passée chez un concessionnaire depuis 10 ans. Il faut identifier les autos les plus polluantes dans la circulation, un appareil comme ceux de Rincent Air permet cela. Il appartient ensuite aux forces de l'ordre de contraindre ces gros pollueurs, soit à corriger leurs véhicules dans le meilleur délai, soit à les retirer de la circulation. Et cela après les avoir verbalisés.Faire des contrôles techniques plus stricts et plus fréquents
Le contrôle technique est bien gentil en France. Le premier n'est nécessaire que lorsqu'une auto a 4 ans, et il ne faut ensuite le refaire que tous les 2 ans. Au Royaume-Uni et dans d'autres pays, le premier contrôle est à 3 ans, et il est annuel ensuite. Et pourquoi les motos n'y sont-elles pas encore soumises ? Quelqu'un est-il contre l'idée d'améliorer l'état du parc roulant ? Le contrôle des systèmes anti-pollution a déjà été amélioré, il peut l'être encore. Il faut cependant prévoir que cela requérera l'achat par les centres de contrôle de nouveaux matériels coûteux, et que cela augmentera le coût du contrôle.Améliorer les carburants
C'est la différence entre les supermarchés et les pétroliers. Les premiers ne commercialisent que des carburants standards, alors que les seconds vendent aussi des carburants premium. C'est Excellium chez Total, Ultimate chez BP, V-Power chez Shell. Mieux additivé avec des détergents et des anti-oxydants, ces carburants réduisent l'encrassement du moteur. Cela se voit à l'intérieur, mais aussi à l'échappement. La combustion est plus propre, il y a moins de rejets toxiques. Ce sont des normes européennes qui définissent la qualité des carburants, mais si la France le voulait, et qu'elle prenne une initiative en faveur des carburants propres, il devrait y avoir d'autres pays européens qui soutiendraient l'idée de carburants moins polluants, pour le bénéfice de tous.Conclusion
Bien sûr, rien de ceci n'est simple, et rien ne peut se faire immédiatement. Mais on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs. Ceux qui demandent l'abandon pur et simple des ZFE-m ne sont pas très sérieux. Il faut agir pour la qualité de l'air, et on espère que les opposants aux zones à faibles émissions mobilité s'inspireront de nos idées, ou qu'ils en trouveront d'autres pour remplacer ce système dont ils ne veulent pas. Parce que ne rien faire n'est pas une option.Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie