Interdiction des thermiques en 2035, l'Italie fait de la résistance
Dim 19/02/2023 — Une voie très étroite pour une révision.
Le texte officialisant l'interdiction de vente des voitures à moteur essence et diesel rejetant du CO2 en 2035, avait été approuvé en juin 2022 par les 27 états membres de l'union européenne, et mardi, le parlement européen a voté lui aussi un texte en faveur de cette même interdiction. On voudrait alors croire que les jeux sont faits, mais... Pas totalement. Le conseil européen doit encore donner son feu vert pour que la mesure soit effective. Les opposants ne baissent pas les bras, et le plus virulent d'entre eux est probablement Matteo Salvini, le ministre italien des transports, et patron du parti politique la Ligue (la Lega). Du gouvernement Meloni, qui n'était pas en poste en juin dernier, quand les 27 avaient validé le texte. M.Salvini explique que cette future interdiction serait une catastrophe pour l'industrie italienne, qu'elle causerait des milliers de destructions d'emploi (195 000 selon les calculs de la Lega), et que ce serait un cadeau à la Chine, comme aux pays producteurs de cobalt, ou de lithium. Il est malheureusement difficile de lui donner tort. L'Europe pourrait alors peut-être suivre l'exemple américain, pays qui a mis en place une mesure ouvertement protectionniste, en conditionnant les aides aux voitures électriques à une production locale.On se rappellera aussi que Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, s'était dit favorable à un rééxamen du texte en 2026, pour s'assurer que l'union serait prête face à l'interdiction à venir. Tout étant possible en politique, le débat n'est pas clos, mais les forces en jeu étant trop inégales, l'Italie a très, très peu de chances de pouvoir revenir en arrière.
Laurent J. Masson
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