Fortes hausses à prévoir pour le malus 2024
Ven 19/05/2023 — Les automobilistes paieront.
Personne ne l'avait réalisé, mais c'était une belle époque quand le système du bonus-malus ne visait que l'équilibre. Les automobilistes qui achetaient une auto rejetant beaucoup de CO2 devaient s'acquitter d'un malus, et ces malus, le gentil gouvernement s'en servait pour financer des primes versées à ceux qui achetaient une auto rejetant très peu, ou aucune émission de CO2. En 2023, le gouvernement n'aa plus rien de gentil, et le malus est devenu un impôt. Bruno Le Maire, le ministre des finances, l'a dit on ne peut plus clairement, lors de son discours de présentation du projet de loi pour l'industrie verte. Il n'est plus question de bonus, ni de verdir le parc automobile. Ce n'est plus le sujet. Avant toute chose, M.Le Maire a évoqué l'objectif de recettes. Il lui faut trouver 500 millions d'euros.Cette somme sera obtenue par 2 moyens. D'abord, par une hausse des malus, ensuite par les taxes sur les voitures de sociétés. Pour ce qui concerne le malus, 3 points seront modifiés. Le plafonnement du malus à 50 % du prix d'une voiture neuve sera supprimé. On pense à la Ford Mustang, qui est aujourd'hui la principale bénéficiaire de ce dispositif. Ford en vendra donc beaucoup moins. Une Mustang neuve valant 60 000 €, s'il n'y avait pas de malus, Ford pourrait en vendre pas mal. Il y a un nombre substantiel de français qui ont les moyens d'acheter une voiture à 60 000 €. Avec le malus à 50 %, la Mustang est à 90 000 €, et des français capables d'acheter une auto à ce prix, il y en a moins. Avec le malus maximal de 50 000 €, la Mustang est à 110 000 €, et des français qui peuvent mettre une telle somme dans une voiture, là, il n'y en a plus beaucoup. C'est l'illustration classique du théorème que trop d'impôt tue l'impôt.
Et cela ne suffira pas pour aboutir à un demi-milliard de recettes supplémentaires, M.Le Maire a donc déjà dit que les critères de masse et de CO2 seraient revus. Aujourd'hui, les voitures exemptées de malus sont celles qui rejettent moins de 123 g/km de CO2, l'année prochaine (ou dès la rentrée, le calendrier n'a pas été précisé), ce ne seront peut-être que celles rejetant moins de 110 g/km. Pour ce qui est du malus au poids, il faudra faire un choix. Il est aujourd'hui de 10 € par kg au-delà d'une masse de 1800 kg, alors soit les fonctionnaires de Bercy abaisseront le seuil des 1800 kg, soit ils augmenteront le montant de 10 € par kg supplémentaire. Il n'y a qu'une chose de sûre. Les français vont raquer.
Laurent J. Masson
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