L'union européenne enquête sur un possible dumping des électriques chinoises
Jeu 14/09/2023 — Matière à s'interroger.
Il y a seulement 5 ans, les voitures chinoises n'existaient pas en France. Personne n'en avait, et il était impossible d'en acheter une. En cette année 2023, la voiture chinoise MG4, qui n'existe qu'avec une propulsion électrique, se vend mieux dans l'hexagone que la Citroën C4. Ce qui représente une progression formidable, essentiellement dûe à une politique tarifaire très aggressive. Et c'est là qu'on se pose des questions, parce que certaines voix disent que si les voitures chinoises sont si abordables, c'est parce que leurs constructeurs sont subventionnés par leur pays. La chose n'aurait rien d'impossible, puisque SAIC Motor, qui possède la marque MG, n'est pas une entreprise privée. C'est une société détenue par l'état chinois. Et aucun grand groupe industriel chinois ne peut se dire indépendant du pouvoir politique.Ce qui signifie notamment que prouver qu'un dindustriel aurait reçu des subventions, ou bénéficié de quelques facilités, ne sera pas une mince affaire. On peut tout savoir des sociétés du CAC40, ou de celles côtées au Nasdaq, mais les comptes des sociétés de l'état chinois, voire même de la Chine, sont toujours à prendre avec des pincettes.
Mais parce que les constructeurs chinois ont les dents longues, et que les chinois ne se gênent pas pour mettre en place diverses restrictions dans leur pays, et même des limites aux exportations de certaines matières premières stratégiques (aluminium, cuivre, nickel, terres rares). Il est assurément utile que l'union européenne vérifie qu'il n'y aît pas eu de distorsion flagrante des règles d'une concurrence loyale. On notera au passage que cette enquête n'a été demandée par un état membre. C'est une initiative de la commission annoncée par Mme Von der Leyen.
Quant à la suite, il ne faudra pas être pressé. Il ne faut rien attendre de concret avant le second semestre 2024. Les chinois auront déjà eu tout le temps de vendre plus de 100 000 autos d'ici là.
Laurent J. Masson
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