Vente à perte de l'essence, les hypermarchés refusent d'augmenter le pain et le lait
Jeu 21/09/2023 — Un peu de bon sens dans ce monde devenu fou.
L'annonce par le premier ministre que les distributeurs allaient être autorisés à vendre l'essence à perte a suscité beaucoup de commentaires, elle a aussi, hélas !, confirmé la nullité généralisée des politiciens français en économie. On aura entendu sur la chaine parlementaire le député macroniste (parti Renaissance) Sacha Houlié (ci-dessus) que cette idée allait permettre de faire baisser le prix des carburants de 47 centimes le litre ! Pour une station qui vend en moyenne 5000 litres par jour, et alors que la marge n'est presque jamais supérieure à un centime, cela représenterait une perte sèche de 69 000 € en un mois. Est-ce qu'il y a beaucoup de gens pour croire qu'un commerce, même un hypermarché, puisse durer longtemps comme cela ?Le député du plus grand parti d'opposition, Sébastien Chenu du Rassemblement National, a répondu sur Public Sénat qu'avec la vente à perte, les grands groupes allaient s'en mettre plein les poches. Il doit savoir quelque chose que tout le monde ignore, une économie parallèle dans une cinquième dimension peut-être, parce que s'en mettre plein les poches en faisant de la vente à perte, à notre humble avis, ce n'est pas possible.
Heureusement, il y a encore des gens sensés dans ce pays, ce sont les dirigeants de la grande distribution, les leaders de la vente de carburants en France, qui ont dit qu'ils refusent de vendre à perte. Parce qu'eux au moins, ils savent compter, et qu'ils voient que s'ils perdaient des dizaines de milliers d'euros sur les carburants, voire des centaines de milliers d'euros pour les plus gros hypermarchés, ils n'auraient pas d'autre choix que d'augmenter les prix du riz, de la viande ou des gateaux secs, pour compenser leurs pertes. Alors qu'on enterre au plus vite cette idée de la vente à perte. Elle est déjà mauvaise pour le pain, elle ne l'est qu'encore plus pour les hydrocarbures fossiles.
Laurent J. Masson
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