Guerre des prix : les électriques en baisse en Chine
Lun 04/03/2024 — C'est là que cela se passe.
La concurrence est particulièrement féroce sur le marché des voitures électriques. Depuis le début de l'année, quasiment tous les constructeurs présents sur le marché français, ont baissé leurs tarifs (Cupra, Peugeot, Toyota, etc...). Mais cette baisse ne concerne t-elle que l'hexagone ? Nous nous sommes posé la question, et nous pouvons répondre que non. En Allemagne aussi, les constructeurs ont annoncé des baisses très substantielles (notamment Dacia et Skoda), mais nous avons plutôt cherché à savoir ce qui se passait sur le premier marché du monde : la Chine.
En 2024, la voiture électrique est majoritairement chinoise. C'est là qu'on en vend le plus, c'est là qu'on en produit le plus. Plus de la moitié des batteries sont fabriquées en Chine, plus des deux tiers du raffinage du lithium sont aux mains d'acteurs chinois. Les constructeurs chinois s'affrontent entre eux, et c'est un combat à mort. La Chang An Deepal SL 03 (illustration du haut) était proposée à 163 900 yuans, son prix vient de baisser à 156 900 yuans, alors que la voiture reçoit une batterie de capacité accrue. La grande berline IM L7 (ci-dessus), qui était à 338 800 yuans a vu son tarif réduit à 299 900 yuans.
C'est le géant BYD qui présente les baisses les plus significatives, sur quasiment tous ses modèles. La BYD Han EV (ci-dessus) qui vient de recevoir une architecture en 800 volts pour permettre des recharges plus rapides, voit son prix de base baisser de 209 900 à 179 800 yuans. Enfin, la Leapmotor C10 (ci-dessous), une auto qui peut intéresser nos lecteurs puisqu'elle sera bientôt disponible en Europe (elle pourrait même y être fabriquée, dans une usine Stellantis !).
On ne sait jusqu'où cela ira, mais on peut déjà imaginer que tout le monde n'ira pas jusqu'au bout. Plusieurs constructeurs chinois (Nio, Xpeng...) sont aujourd'hui déficitaires. Ils perdent de l'argent à chaque voiture vendue, mais leurs investisseurs leur font confiance, et accéder à des capitaux supplémentaires leur est facile. Les gros mangeront les petits, et en devenant plus gros, ils pourront faire des économies d'échelle qui leur permettront de redresser leurs finances... Ou de baisser encore leurs tarifs. On pensera enfin que les constructeurs chinois auront une incitation supplémentaire à exporter en Europe, puisque les prix y sont bien plus élevés que chez eux. C'est pas fini...Laurent J. Masson
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