Citroën fête les 90 ans de succès de la traction avant
Lun 29/04/2024 — Mais c'est peut-être bientôt fini ?
C'était le 18 avril 1934 que Citroën lançait la 7, une auto qui allait vite prendre le nom de sa principale caractéristique : la Traction Avant. Ou une révolution qui allait conquérir le monde, puisqu'aujourd'hui toutes les voitures françaises, à l'exception de l'Alpine A110, sont des tractions. En 1934, la traction avant apportait 2 atouts : une tenue de route plus sûre, et un plancher plat. C'est en 1959 qu'un troisième avantage est apparu : compacité. La Mini de Sir Alec Ignossis allait en effet amener une seconde révolution, grâce à son moteur implanté transversalement, avec la boite en bout.
Il était devenu possible de concevoir une chaine de traction complète en un tout petit volume. On n'a jamais fait mieux, et avec toutes les nouvelles normes, on ne fera jamais plus compact que la Mini d'il y a 65 ans. Mais au XXI° siècle, tout allait changer. Avec les progrès de la dynamique, une conception plus rigoureuse des liaisons au sol, et les aides électroniques, la supériorité de la traction avant était moins évidente. D'autant plus qu'avec l'augmentation de la masse et de la puissance, on pouvait ressentir sur les tractions de désagréables réactions de couple dans le volant. Et les motorisations électriques, bien plus compactes, ainsi que les commandes non mécaniques, par fil, allaient amener de nouveaux possibles dans l'architecture des véhicules. C'était en 2002 que General Motors présentait son skateboard, un chassis complètement fonctionnel, intégrant un groupe propulseur, sur lequel il n'y avait plus qu'à fixer des sièges et une carrosserie.
La suite, dont on parle en fait depuis plus de 100 ans, c'est le moteur-roue. Jamais les ingénieurs n'ont été aussi libres. Il reste bien sûr à loger la batterie, l'inverteur et le chargeur, mais ces éléments peuvent être positionnés à peu près n'importe où dans l'auto. Deux autos chinoises ont été mises en production avec des moteur-roues, ci-dessous la Voyah Zhuiguang, une voiture ratée selon nous, puisque c'est une berline standard sur laquelle on a greffé des moteur-roues. Il aurait fallu partir d'une feuille blanche pour tirer le meilleur parti des moteur-roues, avec une architecture qui ne permettrait pas un autre mode de propulsion.
On pensera aussi que dans le très haut de gamme, les plus belles Mercedes, les plus belles Lamborghini, sont désormais des tractions intégrales. Et ce depuis plusieurs années. Alors si une écrasante majorité des voitures neuves sont aujourd'hui des tractions avants, il apparaît de moins en moins certain que cette domination va se poursuivre.Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Citroen ; technologie