La raison unique pour laquelle Stellantis pourrait reprendre Fisker
Lun 06/05/2024 — Qui n'est pas celle que l'on souhaiterait.
Les difficultés vont croissantes pour le jeune constructeur Fisker. Le SUV Ocean est entré en production, et il y a beaucoup de projets, avec le pick-up Alaska, la petite Pear et la superbe Ronin, mais au quotidien, tout va mal. C'est le drame de l'industrie automobile qu'il faut investir des sommes colossales pour lancer la production en série d'un nouveau modèle, et qu'il faut ensuite attendre d'en avoir vendu des centaines de milliers, avant de pouvoir rentrer dans son investissement. Dans l'attente, il faut trouver des financiers compréhensifs, et cela n'a rien d'évident. On avait eu écho il y a 2 mois d'un possible rapprochement avec Nissan, cela ne se fera pas. Mais il n'y a plus de doute que Fisker ne survivra pas seul. Il y a des factures impayées de plusieurs fournisseurs, il y a des problèmes de qualité parce qu'il n'y a pas eu assez de budget pour faire de bonnes validations... Il y a un besoin immédiat de cash pour résoudre ces problèmes, et ce ne sera pas une banque qui va en donner.Henrik Fisker a confié être en négociations confidentielles avec 4 constructeurs, ce qui lui permet de ne pas les nommer, voire même de gonfler leur nombre. On peut imaginer au moins un chinois, mais il y a aussi forcément un groupe occidental. Nous pensons à Stellantis. C'est une pure spéculation de notre part, mais il y a pourtant une excellente raison qui pousserait Stellantis à prendre le contrôle de Fisker.
Car Stellantis a un problème. Sérieux. Grave même, et qui pourrait bientôt faire l'actualité en France et en Italie. Le groupe fabrique beaucoup moins de voitures qu'il n'a les moyens d'en produire. C'est difficile de faire des estimations, mais Stellantis pourrait probablement fabriquer cette année un quart de million de voitures en plus sans embaucher un seul nouvel employé. La méthode classique pour résoudre un problème de surcapacité est de supprimer des emplois. Et ce serait des milliers d'emplois. Ce qui en plus d'être un drame, coûte cher. Cela pourrait coûter moins de reprendre Fisker. A titre d'exemple concret, ce rédacteur ignore quel modèle on fabriquera à l'usine de Poissy quand les modèles qui y sont fabriqués aujourd'hui seront arrêtés (DS3 et Opel Mokka). Les gens qui travaillent à l'usine ne le savent pas non plus. Pourrait-on fabriquer des Fisker à Poissy ?
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Fisker ; industrie-production