Electriques chinoises : l'Europe se montre technocratique et peureuse
Jeu 13/06/2024 — Il faut changer d'Europe !
Ils étaient nombreux à le dire lors des élections du week-end dernier. Il faut une autre Europe, et cette proposition d'une nouvelle taxe sur les électriques importées de Chine montre parfaitement que l'union européenne n'agit pas comme elle le devrait, ou du moins comme on l'attend d'une autorité sûre d'elle-même.Quand le président des Etats-Unis a décidé de surtaxer de 100 % les électriques chinoises, il n'a pas tergiversé et il ne s'est pas justifié. Il a agit. Point. La Turquie a fait de même. Que fait l'union européenne ? Elle a fait une enquête. Laquelle a provisoirement conclu que la chaîne de valeur des véhicules électriques à batterie en Chine bénéficiait de subventions déloyales. Conséquemment, et si les discussions en cours avec les autorités chinoises n'aboutissaient à rien, des droits compensateurs provisoires seraient introduits... Mais... Ils ne seraient perçus que si des droits définitifs sont institués, et à ce moment-là uniquement. Et... L'institution de mesures définitives doit avoir lieu au plus tard 4 mois après celle des droits provisoires. On retiendra que les électriques importées de Chine vont probablement être prochainement taxées, mais que Bruxelles fait preuve d'une délicatesse inhabituelle chez un prescripteur d'impôt, et tente même de se justifier, ce qui témoigne d'un manque de confiance en soi. C'est indigne de la troisième puissance économique du monde.
Ensuite, et c'est là une drôle de surprise, Bruxelles proposer d'instaurer la fiscalité au cas par cas, et non de fixer une règle globale. C'est l'idée que si les constructeurs auto chinois sont aidés par leur gouvernement, ils ne le sont pas tous avec la même largesse. Et que tous ne collaborent pas avec la même diligence avec les autorités européennes.
Les constructeurs automobile chinois qui n'ont pas coopéré à l'enquête de Bruxelles seraient ainsi taxés à 38,1 %, alors que les autres ne seraient taxés qu'à 21 %. Les 3 constructeurs chinois retenus dans l'échantillon auraient quant à eux des taux personnalisés. 38,1 % pour SAIC (MG Motor), 20 % pour Geely, et 17,4 % pour BYD. Mise à part les républiques bananières, est-ce qu'il existe un autre pays dans le monde, où le taux de taxe varie d'une entreprise à une autre ?
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : voitures-chinoises ; commerce-distribution