Interdiction des thermiques en 2035 : Renault constate que cela ne va pas
Mar 23/07/2024 — Les autres constructeurs aussi.
C'est acté, l'union européenne a choisi d'interdire les voitures essence et diesel en 2035. Mais derrière cet ambitieux objectif politique, tous les observateurs des remontées du terrain constatent que c'est mal parti. Au premier rang d'entre eux, Luca De Meo, dirigeant de Renault, et aussi président de l'ACEA, l'association des constructeurs automobile européens. Il ne doit pas y avoir une seule personne mieux informée que lui sur la baisse des immatriculations des véhicules électriques en Europe. Dans une interview au quotidien Les échos, il explique que « nous ne sommes pas encore sur la bonne trajectoire pour arriver à 100 % de voitures 100 % électriques en 2035 ». Et c'est là qu'il faut rappeler qu'avant l'objectif de 2035, il y a celui de 2025, puis celui de 2030.En 2025, les constructeurs automobiles devront avoir réduit les émissions moyennes de CO2 de leurs voitures de 15 % par rapport aux niveaux de 2021, sous peine de très grosses amendes. En 2030 ensuite, les émissions moyennes de CO2 des nouvelles voitures devront être réduites de 55 % par rapport aux niveaux de 2021. Pour 2025, on sait déjà que plusieurs constructeurs n'atteindront pas l'objectif. Alors, ils auront le choix. Soit continuer à vendre les voitures que les automobilistes achètent et payer d'énormes amendes, soit arrêter de vendre les modèles qui rejettent le plus de CO2 (mais qui sont presque toujours les plus rentables), et donc diminuer leur chiffre d'affaires. C'est donc devoir choisir entre la peste et le choléra, dans les 2 cas, les bénéfices s'effondrent.
Luca De Meo ne remet nullement en cause le passage au tout électrique, mais il appelle à plus de souplesse, ou plus clairement... A plus de délai.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Renault ; commerce-distribution ; ecologie