Volkswagen arrête la belle aventure du VR6
Lun 23/12/2024 — Plus que des 3 ou des 4.
Ce fut un évènement. Une prouesse technologique qui allait porter la réputation de Volkswagen à son plus haut niveau. En 1992, Volkswagen présentait une Golf avec un moteur 6 cylindres. C'était inimaginable. Toute la concurrence était enfoncée. Toutes les concurrentes avaient des 4 cylindres, la Volkswagen en avait 6. Il était inutile d'en dire plus, la Volkswagen avait un avantage énorme sur toute la concurrence, qui ne pouvait qu'aller se rhabiller. C'était une prouesse d'ingénieurerie. Avec un angle du V particulièrement étroit (15°), les motoristes allemands étaient parvenus à concevoir un V6 qui était à peine plus gros qu'un 4 cylindres en ligne.En 30 ans, il y eût de nombreuses versions, avec des cylindrées de 2,8 à 3,6 litres, et la puissance alla jusqu'à 300 ch dans la Passat R36 (ci-dessous). Mais dans beaucoup de pays, la cylindrée est un facteur aggravant la fiscalité. La France fut l'un des premiers pays où le VR6 disparut des catalogues. Surtout qu'entre-temps, les progrès de la gestion électronique moteur, qui permirent un recours accru à la suralimentation firent perdre au VR6 l'avantage d'une puissance supérieure. Le 2 litres 4 cylindres de la Golf R sort maintenant 333 ch ! On le savait depuis plusieurs années, le VR6 était condamné, mais il continuait quand même sur quelques marchés.
Le dernier est sorti d'usine le 12 décembre, Volkswagen en aura fabriqué quelques 1 860 000. Il n'y aura plus désormais que des 3 ou 4 cylindres, avant que toutes les voitures ne deviennent électriques. On pourra se réjouir que les nouveaux moteurs soient plus sobres que les anciens, mais il est difficile de ne pas s'attrister devant l'uniformité croissante.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Volkswagen ; essence-diesel