Flexibilité des objectifs CO2 : Von Der Leyen tend t-elle un piège ?
Mar 04/03/2025 — Pour ne pas payer les constructeurs chinois en 2025.
On savait que cela n'allait pas aller. Les constructeurs européens ont des objectifs de réduction des émissions de CO2 des autos qu'ils vendent, ce qui les contraint à réaliser une certaine proportion de leurs ventes avec des modèles zéro émission (électriques). Mais problème, si certaines y parviennent, d'autres pas. Et cela les contraindrait à payer de très lourdes ammendes (plusieurs centaines de millions d'euros), sauf à acheter des crédits CO2 auprès de marques qui ne vendent que des électriques comme Tesla ou BYD. Ces crédits CO2 valent moins chers que les amendes de l'union europénne, mais ce serait terrible si un constructeur comme Stellantis devrait donner plusieurs dizaines de millions d'euros à un concurrent chinois, pour satisfaire les objectifs européens...Après des discussions à très haut niveau, Ursula Von Der Leyen a proposé une solution. Les objectifs CO2 à atteindre ne seraient plus calculés annuellement, mais sur une période de 3 ans. C'est dire qu'un constructeur qui ne vendrait pas assez de voitures électriques en 2025, n'aurait pas d'amende à payer, mais à condition qu'il en vende plus que ce qui était prévu 2 ans plus tard. Cela fonctionne aussi dans l'autre sens. Un constructeur qui aurait dépassé ses objectifs en 2025, obtiendra le droit de vendre plus de voitures essence en 2027.
Le drame serait qu'un constructeur qui soit en dessous de ses objectifs en 2025, échoue encore en 2027. Cela irait mal pour lui, mais on n'en est pas encore là... Du point de vue de Bruxelles, le législateur est resté ferme sur ses objectifs, ils n'ont pas été modifiés, mais du point de vue des constructeurs, il faut toujours rappeler que vendre des voitures est difficile. Surtout aujourd'hui où le marché est en baisse. La Renault Scenic E-Tech est une super voiture. Bien meilleure qu'une Ford Explorer, qu'une Peugeot E-3008 ou qu'une Volkswagen ID.4 (je les ai toutes conduites). Mais elle se vend moins bien que prévu.
Un constructeur ne peut vendre que les autos que les gens ont envie d'acheter. Si un client entre dans un concession, que le vendeur lui propose une électrique, et que le client lui répond qu'il ne croit pas à cette technologie, le vendeur ne va pas lui donner une claque, il va lui vendre une essence.
Laurent J. Masson
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