Le progrès peut-il remplacer les ZFE ?
Dim 30/03/2025 — Pourquoi et comment. Explications chiffrées.
Il y a aujourd'hui plus de 900.000 voitures électriques en circulation dans l'hexagone. Il y en avait 12 fois moins il y a 10 ans, quand fut mis en place à Paris, l'ancêtre des zones à faibles émissions (ZFE), la zone à circulation restreinte (ZCR). C'est dire que si les ZFE veulent améliorer autoritairement la qualité de l'air dans les zones urbaines, par une interdiction d'accès aux modèles les plus anciens, une même amélioration se réalise mécaniquement, par le renouvellement normal du parc roulant. Il y a de plus en plus de véhicules zéro émission, et les véhicules thermiques neufs sont plus propres que les anciens.Le diesel ? C'était lui l'ennemi, mais il est en chute libre. Sa part dans les immatriculations de voitures neuves est tombée à moins de 5 % sur les 2 premiers mois de l'année, alors qu'elle représentait presque les trois quarts il y a 10 ans. Cela se voit dans les quantités de carburant consommées. En 2014, on avait consommé plus de 32 millions de tonnes de gazole en France, mais moins de 28 millions de tonnes l'année dernière. La consommation de gazole a baissé de 15 % en 10 ans !
Il était important de rappeler ces chiffres, à l'heure où dans une commission spéciale, les députés, à l'initiative du Rassemblement National, ont voté un texte qui prévoit l'arrêt du dispositif des ZFE. Ce vote n'a cependant pas valeur de loi, c'est un travail interne à l'assemblée nationale. Il faudrait un vote de l'assemblée, et du sénat, pour arrêter tout. Néanmoins, ce vote va forcer les parlementaires à remettre la question des ZFE à leur ordre du jour. Comme il l'est dans l'actualité, puisqu'il ne passe quasiment pas une journée, sans qu'on remette en cause ces ZFE. On peut alors dire que si elles venaient à être supprimées, ce ne serait pas une catastrophe écologique. Le zéro émission est bien lancé, il ne s'arrêtera pas.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie