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Agir : le Plan Air du gouvernement

Jeu 06/11/2003   —   Roselyne Bachelot, ministre de l'écologie, a présenté un plan de lutte contre la pollution de l'air.
Que le gouvernement ait à son programme 3 plans relatifs à la pollution automobile est en soi impressionnant. On peut encore critiquer le gouvernement sur la faiblesse des moyens qu'il engage, comme nous allons le faire plus bas, mais plus personne ne peut dire ce gouvernement insouciant comme le furent plusieurs de ses prédecesseurs. Le progrès est donc considérable.

Le plan présenté ce mercredi est assez global, puisqu'il a l'ambition de réduire tant les émissions de « composés organiques volatils » venant de l'industrie, que les émissions de dioxide d'azote et de particules de provenance automobile, la priorité étant clairement donnée au dioxide d'azote, afin de réduire, sinon d'éviter, les pics de pollution à l'ozone qui furent si nombreux durant l'été 2003, et qui ont une responsabilité certaine dans les quelques 15 000 décès enregistrés en cette période.

La première partie du plan consiste à se doter de meilleurs outils de prévision et d'information des pollutions à venir. Ce sont les organismes de mesure de la qualité de l'air qui verront donc leurs budgets accrus. Ensuite l'information, il est question que les données relatives à la pollution à venir soit diffusées sur France Television, conjointement à la météo, sous une présentation simple et claire.

La seconde partie du plan est une redéfinition des moments où le problème de la pollution se pose, et où une action devient nécessaire. Aujourd'hui, si la pollution à l'ozone est de 350 microgrammes par m3, le gouvernement ne fait rien. Simplement parce que le seuil fixé par la loi pour mettre en place des mesures est fixé à 360 microgrammes par m3. Tout le monde convenant que ce seuil est trop élevé, que c'est une catastrophe quand la pollution atteint ce niveau, il y aura désormais 3 seuils d'intervention. Le premier à 240 microgrammes, le second à 300, et un troisième niveau à 360, avec pour chacun des mesures graduelles d'action, c'est la troisième partie du plan.

Et c'est la plus décevante, car c'est la moins originale. Tous les détails ne sont pas encore connus, il est pour l'heure simplement question de mettre en place des programmes de « réductions de vitesse généralisées des véhicules et de limitation de certaines activités individuelles, seront systématisées, à l'instar de ce qui a été pratiqué par anticipation en France cet été ». En clair, tout ce que l'on va faire, c'est ce que l'on a déjà fait. Alors qu'on a déjà vu que ça ne marchait pas (!), et qu'il a été prouvé à plusieurs reprises que réduire la vitesse des véhicules est sans effet sur la pollution ! La seule mesure réellement efficace est dans la circulation alternée, la vieille idée de Mme Voynet, et qui continue inchangée pusque sa mise en oeuvre reste conditionnée à l'atteinte du seuil maximal des 360 microgrammes d'ozone par m3, mais qui est cependant modifiée dans le sens où les critères qui autoriseront les véhicules à rouler en ces périodes seront durcis.

Sur un plan structurel, au vu de la grande mobilité des multiples pollutions de l'air, on note aussi le projet d'un Conseil des ministres européens de l'environnement, et on espère alors que, ensemble, les ministres auront le courage de mettre en place des politiques plus ambitieuses.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_France