Réduire le CO2 : en trainant les pieds
Sam 29/11/2003 — Il n'existe dans l'Union Européenne aucune réglementation applicable aux émissions de CO2 en provenance des voitures. Mais il va en falloir une maintenant que les bonnes volontés des industriels s'essouflent.
Tout le monde s'y attendait, et c'est l'hebdomadaire Automotive News qui annonce le premier que l'agrément volontaire de limitation des émissions ne sera pas respecté. Il s'agit d'un accord qui date de 1998, et qui avait pourtant demandé de longs mois de négociations entre l'Union Européenne et les constructeurs automobiles européens (représentés par leur association professionnelle, l'ACEA) ! Par cet accord, l'industrie s'engageait à réduire la moyenne des émissions de CO2 par voiture produite à 140 g/km à l'horizon 2008, et 120 g/km en 2012. En privé, des responsables de PSA et DaimlerChrysler ont déjà fait savoir que leurs marques ne pourraient pas tenir l'engagement de 1998, que seul un fabricant de petites voitures comme Fiat pourra probablement respecter. Mais c'est aujourd'hui Louis Schweitzer (président de l'ACEA et de Renault, photo ci-contre) qui annonce officiellement que les objectifs fixés en 1998 seront très difficiles à atteindre vu que les consommateurs achètent trop de grosses voitures polluantes. Il suggère alors que les gouvernements mettent en place des incitations fiscales pour que les particuliers orientent leurs achats vers les voitures les plus sobres (ce qui existe déjà, en France il y a une prime pour l'achat, par exemple, d'une Toyota Prius, et en Allemagne ou en Grande Bretagne, il y a un avantage à acquérir une voiture qui soit déjà aux normes anti-pollution de 2005).On attend alors des propositions plus constructives de la part du prochain président de l'ACEA. Il sera nommé sous quelques semaines, et il serait de chez DaimlerChrysler. Il pourrait choisir de s'engager sur la voie d'un carburant qui ne contiendrait pas de carbone, l'hydrogène...
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe