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Londres : payer pour rouler, le bilan

Sam 14/02/2004   —   On trouve déjà des surprises.
Cela va faire un an que le péage urbain est entré en vigueur à Londres, plusieurs études sont en cours pour établir les effets du systême. La première surprise, ce n'en est pas vraiment une, mais c'en est une bonne, est que l'on roule beaucoup mieux à Londres. Sur les grandes artères de la capitale anglaise, le RAC (Royal Automobile Club) avait mesuré une vitesse moyenne de 4,67 km/h en août 2002. Une vitesse exceptionnellement ridicule du fait que les mesures avaient été prises alors que la ville était en période grands travaux, la moyenne est heureusement monté (!) aujourd'hui à 11,91 km/h, ce que le RAC explique par le fait que le nombre de voitures circulant dans le centre de Londres a diminué de plus de 50.000 voitures ! Il faut payer, donc les gens ne viennent plus, et les recettes ne sont pas celles escomptées. Il avait été calculé que le revenu serait de 180 millions de livres, il n'est que de 68.4 millions de livres. Et chose inattendue, on n'aurait pas pour le moment relevé de hausse significative de l'usage des transports en commun (qui servaient déjà beaucoup puisqu'avant la mise en place du péage urbain, c'était déjà 86 % des gens qui les empruntaient).

Mais si la pollution a régressée, elle ne serait pas la seule. Le commerce serait en effet touché, par le fait que les banlieusards qui prenaient leur voitures pour venir à Londres le soir ou le week-end, auraient modifié leurs habitudes et resteraient désormais en banlieue. On note aussi un grand nombre de contestations des amendes par des personnes qui se seraient aventurées dans Londres sans s'acquitter au préalable du péage (il est possible de payer en ligne, le numéro d'immatriculation de l'auto est alors enregistré, et des caméras détectent et prennent des photos de toutes les voitures circulant dans Londres dont le numéro n'est pas enregistré). Plus de 35.000 personnes ont contestés leurs amendes, et 11.500 ont effectivement été reconnues de bonne foi. Mais le RAC exprime la difficulté qu'ont les automobilistes à prouver leur innocence... Bref, pour les villes qui songeaint, ou songent encore, à imiter Londres, il parait évident qu'une réflexion très approfondie est nécessaire, et qu'il serait sage d'attendre au moins que soit connu tous les effets du système en vigueur à Londres.

Les quelques chiffres donnés dans cet article proviennent du rapport 2004 du RAC (l'automobile-club anglais, qui compte pas moins de 6 millions de membres), qui est en vente ici.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe