La France et l'innovation industrielle
Ven 07/01/2005 — Jean-Louis Beffa, PDG de Saint-Gobain, a présenté cette semaine à la presse son rapport sur les conditions d'une nouvelle politique industrielle. Le chef de l'état l'avait déjà lu, il s'en est déjà inspiré dans ses vœux aux français.
Rédigé par un grand chef d'entreprise, le rapport Beffa sur l'innovation industrielle ne perd pas de temps à justifier son besoin. Le Produit Intérieur Brut cher aux économistes est une donnée intéressante, mais ce qui fait la valeur d'un pays est son industrie. C'est de Produit Industriel Brut qu'il faut parler, et là, la France va mal. Trop axé sur des produits de basse technologie, et alors en concurrence directe avec les pays où la main d'oeuvre est à faible coût, la France perd des parts de marché. Et rappellant que ce sont justement les vestiges d'une politique industrielle volontariste (aéronautique, spatial, nucléaire...) qui font le prestige de la France, le rapport appelle à un retour à un certain pilotage, à une mobilisation pour les programmes d'innovations industrielles.
Le rapport cite ainsi quelques domaines où il semble urgent d'agir, ce sont : « la voiture propre, la pile à combustible, l'énergie solaire, les usines non polluantes en CO2, les réseaux à haut débit sécurisés, les nouveaux traitements contre les maladies infectieuses ou neurodégénératives ». Soit plusieurs activités pour lesquelles moteur nature est depuis toujours l'ardent promoteur, pestant régulièrement contre la faiblesse française (en dépit de nombreuses bonnes volontés isolées), par rapport aux démonstrations de force de certains pays étrangers.La première matérialisation de ce rapport sera la création d'une agence pour l'innovation industrielle (AII), sous l'autorité directe du premier ministre. Le président de la République, qui a déjà validé l'idée, a dit que l'état la doterait d'au moins 2 milliards d'euros de budget pour les 3 ans à venir, dont au moins 500 millions dés cet année. Cet argent doit venir des recettes des privatisations, et il servira à financer des projets de recherche et développement dans des secteurs à gros potentiel de croissance. « Il faut viser des marchés qui, au plan mondial, à l'horizon de sept à dix ans, représentent dix milliards d'euros » a dit Jean-Louis Beffa. Voilà un chiffre qui pourrait très bien aller à la voiture à hydrogène...
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