Le patron de PSA ne fait pas rire
Lun 27/06/2005 — Jean-Martin Folz, le président de PSA Peugeot-Citroën, a convié la semaine dernière quelques journalistes anglais pour une réunion informelle.
Etaient présents un journaliste du Times, un autre du Financial Times, et un de l'Independant, M. Folz leur a donné l'idée d'une subvention, d'un montant de 1000 euros, qui serait donnée à l'échelle européenne à tout automobiliste qui mettrait à la casse une voiture d'avant 1993, soit les autos non catalysées (qui sont les plus polluantes). Bonne idée. Mais heureusement que M. Folz ne gère pas la sécurité sociale, il aurait vite fait de pondre un projet de réduction des dépenses de santé, par un système d'euthanasie automatique des malades les plus chroniques qui coûtent le plus cher à soigner ! Cette proposition n'est cependant pas dénuée d'intérêt, puisque M. Folz la propose en lieu et place de la future norme anti-pollution EURO-5, qui donnent beaucoup de mal à tous les constructeurs. Bref, au lieu de devoir investir beaucoup en recherche et développement et compliquer la tâche des ingénieurs pour faire de nouvelles voitures très faiblement polluantes, M. Folz propose de retirer de la circulation les autos les plus polluantes. Le résultat serait le même ou presque...Mais il y a quand même quelque chose qui choque, quand le projet de réduire la pollution passe par l'idée de produire des voitures plus polluantes qu'elles le devraient, car des voitures respectant les normes EURO-5 existent déjà (par exemple la Volvo XC90 V8). Les voitures d'avant 1993 sont chaque jour moins nombreuses sur les routes, et sans aucune intervention des pouvoirs publics, ni la moindre subvention. Et à ce sujet, M. Folz se garde bien de dire qui financerait la mesure, il n'a pas dit que ce serait sa compagnie en tout cas...
Mais ce qui importe est de donner aux automobilistes des nouvelles autos plus performantes, plus sobres et plus écologiques que celles qu'ils possèdent aujourd'hui. Même si le progrès peut faire augmenter le coût d'une automobile, on ne veut pas s'en passer. A l'heure où la Toyota Avensis essence, dopée par l'image écolo de son constructeur, se vend plus en Allemagne que la Peugeot 407 essence, on aimerait entendre des manifestations d'enthousiasme devant les nouvelles technologies de l'automobile, dépollution des gazs d'échappement ou hybridation. Pourquoi le prototype de 106 hybride avec bicylindre diesel est-il dans un garage en République de Saxe, et non un modèle pour ceux qui développent la 207 ?
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Peugeot ; industrie-production