La France et le transport propre (2)
Ven 02/09/2005 — Après le lancement de l'AII, la voiture propre semble vraiment concerner le gouvernement. Le premier ministre est revenu sur ce sujet hier.
C'est dans sa conférence de presse du 1er septembre (texte intégral) que Dominique de Villepin a précisé les orientations de sa politique sur la voiture propre, qui est ambitieuse, puisqu'elle va entrainer des changements que tous les automobilistes pourront constater. Mais d'abord une nouvelle pour les gros rouleurs professionnels, le gouvernement va introduire un ticket transport qui va modifier, et améliorer (selon le premier ministre), le barème permettant de déduire de ses impôts les kilomètres parcourus. Ensuite, M. de Villepin a invité le ministre des finances à réunir les acteurs de la filière pétrolière, afin qu'ils contribuent et accélèrent leurs investissements dans les domaines des énergies renouvelables et de la voiture propre. De son côté, le premier ministre a annoncé un programme de recherche pour développer d'ici 5 ans une voiture familiale qui ne consommerait que 3,5 l/100 km. C'est bien, mais ce n'est pas selon nous un objectif très ambitieux. On connait déjà un constructeur japonais, et un allemand, qui vont la proposer dans 5 ans, la familiale qui ne consommera que 3,5 l/100 km...On attend donc toujours la politique qui lancera en grand les biocarburants et l'hydrogène. Mais en l'attendant, le premier ministre a annoncé 2 mesures extrêmement concrètes. La première est l'augmentation du crédit d'impôt pour les français qui achètent une voiture propre : son montant passera de 1525 à 2000 euros. Ensuite, la méthode de calcul du coût d'une carte grise va être modifiée. « Le coût de la carte grise sera uniquement fonction du caractère polluant ou non des véhicules : pour 8% des véhicules, cela représentera un doublement du montant de la carte grise ». Alors cela, c'est une petite révolution, mais dont on ne connait pas encore la teneur, car comment sera établi le caractère polluant d'un véhicule, on peut tout imaginer, mais M. de Villepin ne l'a pas dit. Qu'est-ce qui est le plus polluant, les NOx ou les particules ? Quid d'un véhicule bicarburation, doit-il payer en fonction de ses émissions avec le carburant le plus propre ou le plus sale ? Et comment faire pour les vieilles voitures, dont les valeurs d'émissions n'ont jamais été mesurées ? Cela va chauffer dans le cabinet ministériel où il faudra répondre à ces questions. Ou tout serait-il déjà prévu, d'où viennent les 8 % de véhicules dont a parlé le premier ministre ?
A suivre sur MoteurNature...
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_France