Subaru et Toyota : hybride en vue
Dim 09/10/2005 — L'annonce que General Motors vend sa participation au capital ne peut surprendre personne, mais que Toyota en rachète une partie, voilà une surprise. On peut cependant l'expliquer.
Confronté à un besoin de cash, General Motors se sépare de ses actifs non stratégiques, et les 20 % que le premier constructeur du monde possède de Subaru, sont assurément loin d'être essentiels pour GM. Subaru fait des voitures originales, à transmission intégrale, avec des moteurs boxer, des autos admirables pour les esthètes, mais détestables pour les comptables de GM puisqu'il est alors difficile de partager des éléments mécaniques entre modèles Subaru et GM. De ces 20 %, Toyota va prendre moins de la moitié, pour posséder 8,7 % du capital de Subaru. A priori, c'est pour éviter toute intervention de la commission anti-monopole japonaise, qui serait intervenue si Toyota prenait plus de 10 % de Subaru. Mais tout ceci est cependant très inhabituel pour le géant japonais, qui en dépit de ses moyens énormes, n'a jamais montré d'intérêt pour reprendre un autre constructeur, privilégiant la croissance interne. On a alors cité le sous-emploi de l'usine américaine de Subaru, qui pourrait servir à Toyota, qui a justement besoin d'accroître ses capacités de production aux USA. Ou que Toyota pourrait apprécier quelques ingénieurs de chez Subaru, dont le travail a permis de faire d'une voiture à la base modeste une championne de rallies (ci-dessous, la WRC 2006), mais nous voyons plutôt la motivation de Subaru et Toyota dans l'hybride.Ce n'est pas un secret que Subaru cherche à développer des versions hybrides de ses modèles, et ce n'en est pas un non plus que Toyota cherche à placer sa technologie chez d'autres constructeurs. Toyota se dote actuellement d'appareils de production pour produire moteurs électriques, batteries, et tous les composants d'un système hybride en très grande quantité, et s'il peut bénéficier d'un nouveau client pour réaliser des économies d'échelle encore plus grandes, c'est bien. Quant à ce nouveau client, Subaru, en se fournissant auprès du leader mondial, il minimise les risques, et devrait aussi pouvoir acheter les pièces dont il a besoin moins cher que chez un équipementier qui produirait en des quantités bien plus faibles. Bref, tout le monde est gagnant, et surtout Subaru parce qu'il devrait pouvoir piocher dans le gros paquet de brevets détenus par Toyota sur les technologies hybrides. Ce qui ne sera pas le cas de Nissan, simple client, à qui Toyota fournira un peu de sa technologie pour l'Altima hybride attendue l'année prochaine aux USA.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Subaru ; industrie-production