Montreal : l'après Kyoto sur les rails
Dim 11/12/2005 — La joie d'avoir un accord, même si tout reste à faire.
On avance ! Par rapport à la fonte des glaciers ou à la Bugatti Veyron, les responsables politiques chargés de réagir aux changements climatiques n'avancent clairement pas au même rythme. Mais quand 189 délégations sont à une même table, avec certaines très progressistes (les japonais, les suédois), et d'autres qui font tout freiner les processus en route (les américains des Etats-Unis, les kazakhs), c'est presqu'un exploit de parvenir à mettre tout ce monde d'accord, même sous la pression des milliers de manifestants tout autour des lieux de conférences. Nous sommes donc heureux que les choses aient bougées, et des plus de 40 décisions prises à Montreal, nous avons noté les 4 idées suivantes.1/ Le protocole de Kyoto est désormais en vigueur, son caractère légal et contraignant est accepté et reconnu par tous, ses signataires, comme ceux qui ne l'ont pas signé. Ses modalités d'application sont définies.
2/ Un après-Kyoto est désormais certain, et on commencera à le préparer dés l'année prochaine.
==> La grande idée du protocole de Kyoto est que les pays signataires s'engagent à ce que leurs émissions de gaz à effet de serre soient en 2012, en moyenne 5 % plus faibles que celles qu'elles étaient en 1990. Mais rien n'est défini au-delà de 2012. Ce qui a été décidé à Montreal est alors que la baisse des émissions de gaz à effet de serre doit se poursuivre, il faut continuer à réduire les émissions, et on commencera l'année prochaine à discuter dans quelle proportion.
3/ Un processus d'implémentation conjointe a été mis en place. Cette technique va permettre à un pays qui doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre, d'investir pour réduire les émissions d'un pays tiers, en lieu et place des siennes. Ce sera là l'économie qui choisira. Si ainsi il est financièrement plus avantageux de réduire les émissions dans un pays tiers, et si la réduction est quantitativement égale, ce sera parfaitement acceptable.
4/ Les Etats-Unis, premier émetteur de gaz à effet de serre au monde, mais qui ont pourtant refusé de ratifier Kyoto, restent membre de la Convention sur les changements climatiques. C'est facile pour eux, puisque cette convention (qui date de 1992) n'a aucun effet contraignant, mais c'est un immense espoir pour le reste du monde, qui attend impatiemment (!!!) la fin du mandat du président actuel des Etats-Unis, avec l'espérance, illustrée à Montreal par un discours vigoureux de Bill Clinton, que son remplaçant aura un meilleur sens de ses responsabilités vis-à-vis de la planète.
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