Dans les airs, sur terre et maintenant sous les mers, les piles à combustible

Une pile à combustible qui ne craint pas l'eau !

Le premier client des piles à combustible est connu du monde entier. On a vu son nom sur des images qui ont marqué le monde, c'est la NASA. C'est logique. Parce que si une pile à combustible offre un meilleur rendement, et est une technologie beaucoup plus efficace que n'importe quel moteur thermique, une pile à combustible a le défaut de son prix. Tous les moteurs ne sont pas au même prix, et sans que les caractéristiques d'un moteur soient les seules données qui fassent son coût, sa destination compte aussi beaucoup, car la destination fait le physique.

Il existe des moteurs thermiques de 100 ch dans les motos, dans les voitures et dans les camions, mais ces moteurs ne se ressemblent pas, et ne valent pas le même prix. Pour une puissance donnée, un moteur d'autobus coûte plus cher qu'un moteur de voiture, l'autobus sera donc à PAC avant la voiture car le surcoût sera plus faible... Mais il y a un autre type de moteur qui vaut très cher, ce sont les moteurs de sous-marin. Qui sont soit des énormes moteurs diesel, on dit des sous-marins ainsi équipés qu'ils sont de type « conventionnel », par opposition aux sous-marins nucléaires, qui sont les « non conventionnels ». Mais cette terminologie date d'avant l'apparition des sous-marins sans diesels ni réacteur nucléaire : les sous-marins à pile à combustible.

Le sous-marin ci-dessus est équipé d'un moteur électrique Siemens PERMASYN. C'est un moteur synchrone à courant continu, alimenté, et c'est un petit exploit, par une pile à combustible. Un exploit, car l'air est rare dans un sous-marin, il a fallu développer une pile à combustible qui sache faire avec. Les allemands y sont parvenus, mais considérant que la finalité de cette technique est militaire, il y a un halo de secret-défense qui l'entoure, et très peu d'information est disponible. On sait seulement que ce sous-marin est fabriqué par HDW, et qu'il a pris la mer la première fois lundi 7 avril, quittant le port de Kiel (au Nord de Hambourg) pour s'élancer dans la Baltique.

Cet « U 31 » (c'est son petit nom) est le premier d'une série de 4 sous-marins de classe « 212 A » commandée par la Marine allemande. Grand cigare de 7 m de diamètre, pour quelques 56 m de longueur, il est donné comme ayant une autonomie en plongée de 3 semaines, ce qui est absolument remarquable, le tout presque en silence, et plus remarquable encore, avec très peu de chaleur. Avec une température de fonctionnement sans commune mesure avec celle d'un diesel ou d'un réacteur nucléaire, ce sous-marin à PAC (photo ci-dessus) sera très difficilement détectable en dépit de ses 1450 tonnes. Ce qui sera testé dans le programme d'essais qui vient de débuter et qui doit se poursuivre jusqu'en mars 2004. Les tests inclueront même des tirs de torpilles, et si tout est concluant, l'engin entrera en service officiel peu après.



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