Fille de Prius
La donne devrait cependant changer en 2004 (l'objectif de Toyota est d'ailleurs de vendre 76000 Prius), avec pour plaire à la raison une nouvelle Prius plus performante, plus habitable et plus sobre, et pour satisfaire la passion, ce roadster CS&S. Cette voiture, pure voiture de plaisir sans toit ni parebrise, a été dessinée en France, au centre européen de design de Toyota à Sophia-Antipolis (pas loin du bureau de Moteur Nature). Il s'agit d'une 2 + 2 aux places arrières fixes, mais que l'on peut masquer grâce à un cache qui recule sur le capot arrière dés que l'on veut s'en servir (voir les 2 photos ci-dessous). Sur le même principe, les dossiers des sièges avants peuvent se lever et se retourner pour, avec le cache sièges arrières en place, donner à l'auto une apparence fermée, sinon lisse.
Côté mécanique, cette voiture utilise un train roulant complet de Prius II, inchangé dans ses caractéristiques, mais totalement modifié dans son architecture. En effet, là où la Prius est une pure traction avant, avec ses 2 moteurs (thermique et électrique) implantés sous son capot avant, le roadster CS&S est une 4 roues motrices, non permanentes, avec le moteur thermique et sa transmission aux roues arrières positionné derrière les sièges, tandis que le moteur électrique, avec sa transmission aux roues avants, est lui à l'avant. Ce qui fait qu'à la conduite, cette voiture est en fonction des conditions : soit une propulsion, soit une traction, soit une 4 roues motrices.
Au-delà de la prouesse technologique, on pourrait s'interroger sur le comportement d'une telle auto, et des surprises qu'elle doit réserver à son conducteur en passant d'un coup de traction à propulsion ou l'inverse, mais il n'y a en fait pas de quoi s'alarmer puisque la voiture n'est une traction qu'à petite vitesse, lorsqu'elle marche sur la seule traction électrique, et qu'elle est une propulsion, ou une traction intégrale, à moteur central tout le reste du temps. Ainsi dotée, la voiture serait significativement plus performante qu'une berline Prius, mais ce n'est que le fait d'une masse plus légère. L'auto est un peu plus grosse qu'une MR2, mais sans atteindre pour autant la taille d'une Celica, et Toyota annonce officiellement qu'elle préfigure le style de ses futurs modèles.
Etude de style faite pour faire rêver, nous souhaitons tous que ce roadster contribue à populariser la technologie hybride, même si l'on sait que ce qu'il faut pour cela est une baisse de prix. En Europe, à équipement égal, une Prius 1 vaut le même prix qu'une Golf TDI 130 (génération 4). La Prius est un peu plus volumineuse, mais elle n'est pourtant pas plus habitable, alors que la Golf est largement plus performante (il n'y a plus grand chose sous le pied dans une Prius à 120 km/h, alors que le conducteur d'un TDI 130 monte facilement à 180), pour une consommation quasi égale (5/6 l/100 km), et c'est du gazole pour la Golf... Le seul véritable atout de la Prius est donc dans la faiblesse de ses émissions (voir tableau ci-dessous), mais tout le monde ne sait mesurer cet avantage à sa juste valeur (besoin de suventions gouvernementales à l'achat d'autos écologiques ?), ce qui fera le succès de la Prius II est donc qu'elle soit plus grande et performante que l'actuelle pour un prix quasi-inchangé (notre article sur la Prius II). Quant à ce roadster, sans parebrise, on n'en voudrait pas pour tous les jours, mais pour un week-end, il faut signer où ?| Emissions | Dioxide de carbone (CO2) | Monoxyde de carbone (CO) | Oxydes d'azote (NOx) | Hydrocarbures (HC) | (HC + NOx) | Particules |
| Toyota Prius modèle 2003 |
120 g/km | 0,630 g/km | 0,050 g/km | 0,050 g/km | — | — |
| VW Golf TDI 130 modèle 2003 | 176 g/km | 0,033 g/km | 0,450 g/km | — | 0,462 g/km | 0,027 g/km |
