Toyota Dyna hybride diesel, le premier diesel hybride de série régulière
Au gazole !
Si personne ne peut contester la maitrise technologique de Toyota dans la réalisation de la Prius, il y a beaucoup de gens pour critiquer, non sans raisons, le choix d'une motorisation essence pour cette auto. Parce que sans rentrer dans le débat essence contre diesel, tout le monde reconnait que pour celui qui recherche la plus grande économie d'utilisation, c'est le choix du diesel qu'il faut faire. Mais ce choix, Toyota serait prêt à le faire si la Prius se vendait sur des marchés où le diesel est plébiscité. Mais vu que 90 % des Prius en circulation le sont aux USA et au Japon, des pays où le gazole est un peu comme un cheveu sur la soupe, cela aboutit à ce que le premier hybride diesel commercialisé par Toyota ne soit pas une auto destinée au grand public, mais un utilitaire. Annoncé voici 2 ans, il est disponible depuis le 23 mars.
Ce nouveau véhicule hybride a été bâti sur la base d'un Dyna (photo ci-dessus et ci-contre), l'utilitaire léger de Toyota. Ce véhicule est réputé pour sa fiabilité, et qu'il soit disponible en version hybride constitue déjà en soi un évènement. Parce que s'il y a encore des personnes pour s'interroger sur la fiabilité d'une Prius, l'image des utilitaires Toyota est sans tache, et on ne peut pas croire que le constructeur ait pris le moindre risque de la ternir. Le Dyna hybride doit être d'une fiabilité à toute épreuve, comme le reste de ce véhicule, dont les choix techniques du Dyna sont sans équivoque. Chassis à longerons, ressorts à lames, c'est prévu pour durer, et le rendement du moteur thermique donne le même sentiment. Avec 4 litres de cylindrée, ce 4 cylindres turbo-diesel Common Rail délivre une puissance de 150 ch à 3000 tr/mn, pour un couple de 392 Nm à 1600 tr/m.
Puissance tranquille, et système hybride qui l'est tout autant. Cet utilitaire est moins sophistiqué qu'une Prius, avec un shéma de fonctionnement qui ressemble beaucoup à celui de la Honda Civic hybride (
notre article). Comme elle, le moteur électrique est très fin, et il se trouve intercalé entre la boite de vitesses et le moteur thermique. Grâce à lui, ce petit camion est un pur hybride parallèle, avec le moteur électrique qui vient ajouter sa puissance au thermique dans les côtes ou les fortes accélérations, et qui vient le supplanter dans les decentes, en décélération ou à petite vitesse, du moins quand il ne fait pas office de générateur pour recharger les batteries. Ces batteries sont constituées par un pack d'accumulateurs NiMh, que Toyota dit identique à celui de la Prius première génération.
Le Dyna hybride reçoit de plus un système DPR (
Diesel Particle Reduction, ce qu'on appelle FAP en français), et avec cet accessoire, les émissions de particules sont réduites de quelques 85 %, tandis que l'hybridation réduit la consommation de 30 % selon les mesures officielles nipponnes. Des chiffres impressionnants s'il en est, mais Toyota peut-il faire mieux ? Oui, tout à fait. Car il existe une version DNPR (
Diesel Particulate NOx Reduction), qui non seulement réduit les particules, mais agit également sur les oxydes de nitrogène (NOx). Ce système est similaire à celui qui équipe l'Avensis D-Cat, un modèle malheureusement indisponible en France du fait de la trop forte teneur en souffre du gazole vendue en France... Pour essentiellement des raisons de coût, Toyota a choisi de ne pas doter son Dyna hybride de la technologie de réduction des NOx, mais cela reste un avertissement à la concurrence : Toyota possède un coup d'avance...
Autre atout de l'hybridation, ce Dyna peut être équipé d'un monte-palettes ou de tout autre accessoire qui fonctionnerait grâce à la puissance électrique embarquée. Polyvalent et multi-usages, ce Dyna aurait alors toutes les qualités, et le seul défaut qu'on puisse lui trouver est de ne pas être disponible en dehors du Japon, mais cette situation, de ne pas vendre dans le reste du monde des véhicules hybrides professionnels, ne saurait durer... Au dernier salon de Detroit, Toyota avait présenté un
concept-truck FTX (illustration, 2 photos au-dessus), préfigurant un nouveau pick-up qui serait attendue sur le marché américain à l'horizon 2006, il était équipé d'un système hybride. Et Toyota avait déjà fait parler de lui en 1997 en commercialisant un minibus (25 places) hybride, le Coaster (illustration, ci-dessus, en blanc et bleu). Hybride série, moteur essence de 49 ch pour un moteur électrique de 70, il ne s'est vendu qu'à 56 exemplaires en 6 ans, le Dyna hybride est appelé à un bien plus grand succès.
Car c'est la logique même, pour tous les véhicules circulant essentiellement sur parcours urbain (avec de nombreux arrêts et ralentissements où la puissance d'un gros moteur thermique n'est pas nécessaire) que de passer à l'hybridation. Les véhicules de transport de marchandises, mais aussi ceux affectés au transport de personnes. Aux Etats-Unis, Allsion, le fabricant de transmissions a présenté une solution pour les bus (ci-dessus photo d'un
Hybrid Electric Bus prise à Torrance en Californie, c'est aussi amusant de noter que Torrance est l'une des très rares villes à avoir acquis des bus hybrides, mais c'est peut-être parce que le siège social de Toyota USA est situé dans cette ville).
Avec une réduction de la consommation jusqu'à 60 % (d'après Allison, en mettant un moteur thermique de plus faible cylindrée), il parait évident que la technique doit être généralisée, aux USA comme au Japon et en France. Une expérience d'autobus hybrides a eu lieu à Avignon, avec des
Centroliners (photo ci-dessus), cet essai n'a pas satisfait tous les espoirs qu'on plaçait en lui, cela est vrai, mais ce doit plus être une raison de persévérer que de tout arrêter. A l'heure où même l'armée américaine teste des camions hybrides (photo ci-dessus d'un
FMTV hybride), il y a trop de gens sensés à s'être prononcés en faveur de cette technologie pour que quiconque puisse s'en détourner. Mais une bonne nouvelle est que si Toyota a une fois de plus tiré le premier, il devrait y avoir un minibus hybride français (architecture série, 22 passagers, autonomie en électrique de 25 km) commercialisé cet été 2004. Précisons donc que si Toyota est le premier à commercialiser, et à produire de manière régulière, un utilitaire hybride diesel, tous les autres avant avaient été fait en marge de la série, et sur commande spéciale, il ne le sera pas longtemps.
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