Mercury Meta-One, un hybride prometteur pour Ford, Jaguar ? Volvo ? Peugeot ?
Premier S.U.V. hybride diesel
Mercury, la marque de luxe de Ford (sur le marché américain) a présenté au salon de
Detroit un intéressant concept hybride à moteur diesel. Il s'agit d'un gros break avec un look tout chemin (L ; l ; h : 5,07 ; 1,85 ; 1,65 m), un peu à l'image du Ford Explorer, dont on a cru au départ qu'il reprenait la plateforme. Ce n'est pas du tout le cas. Le Ford Explorer a l'architecture des véhicules tout terrain classique (propulsion à moteur implanté dans le sens de la longueur), alors que ce Meta-One est bâti sur la plateforme D3 de Ford, celle des nouvelles Five Hundred et Freestyle, ou de la Volvo S80. Cet original concept-car Mercury Meta-One est donc une traction avant, avec moteur transversal, et pont arrière enclenchable à la demande.
Distinction significative ensuite, ce Meta-One possède un moteur diesel, ce qui est encore très rare aux Etats-Unis. Et ce moteur, les européens le connaissent bien, c'est celui qui est issu de la collaboration entre Ford et PSA. C'est un V6 de 2.7 litres, il est disponible aujourd'hui sous les capots des Jaguar S-Type et des Peugeot 607. Il y délivre une puissance de 204 ch et 440 Nm. D'excellentes valeurs, et avec un agrément d'utilisation qui fait l'unanimité de tous ceux qui ont eu la joie de l'essayer. Mais le concept-car de Mercury fait encore mieux, puisqu'il affiche 248 ch (185 kW) à 4000 tr/mn, avec un couple incroyable (pour la cylindrée) de 651 Nm à 1900 tr/mn.
Ford n'explique pas précisément comment il atteint une puissance si supérieure au moteur de série, et dit simplement qu'il utilise des injecteurs piézo-électriques dans une rampe commune sous une pression de 1650 bars. Cette puissance est pourtant étonnante, car ce moteur emploie des solutions de dépollution post-combustion extremement contraignantes. On trouve en effet à l'échappement, 2 catalyseurs pour réduire les émissions d'hydrocabures imbrûlés et de monoxyde de carbone, un filtre à particules, et enfin un système SCR (selective catalytic reduction) pour réduire les Nox. Bref la panoplie complète de tout ce qui existe pour dépolluer un diesel, et ça marche : Ford indique que le Mercury Meta-One est le moins polluant de tous les véhicules diesel jamais testés en Amérique.
Mais bien sûr, il n'y a pas que cela, puisque ce Mercury Meta-One est hybride. Il possède un moteur électrique de 35 kW, dans une architecture que Ford appelle
transmission hybride modulaire. Beaucoup plus simple (et donc moins coûteux) que le système d'un Lexus RX400h, cela consiste, shématiquement, à remplacer le convertisseur de couple de la boite automatique par un moteur électrique avec 2 embrayages hydrauliques (BorgWarner DualTronic), pour permettre au moteur électrique de tourner en complément du moteur thermique, ou de manière indépendante. Le moteur électrique assure ainsi les fonctions de volant-moteur, de démarreur, d'alternateur, et de moteur de traction.
C'est assez loin de la sophistication (la complexité même) d'un Lexus RX400h, et c'est beaucoup plus proche du système Integrated Motor Assist de Honda, mais on s'abstiendra de critiquer en l'absence de chiffres de consommation et de performances. La simplicité a bien des vertus, tant au niveau du coût de production (et donc de vente), que d'adaptabilité au plus grand nombre possible de modèles. Le Mercury Meta-One a seulement besoin d'espace pour loger ses batteries ! On a affaire à un pack NiMH de 6 Ah en 325 V, refroidi par air, et même avec l'électronique de contrôle, on peut les loger sous le plancher du coffre de n'importe quelle berline. Ce qui pose problème habituellement dans la conception d'une voiture hybride, c'est plutôt pour loger de nouveaux éléments sous le capot.
Or, là le Mercury Meta-One fait très fort, puisque sa transmission hybride n'est que modérément plus volumineuse que la boite automatique à 6 rapports qui est normalement associée au V6 TD Ford/PSA. Alors, ce n'est que pure spéculation, mais on peut rêver. Imaginer que si Ford poursuit le développement d'une transmission hybride associée au V6 Ford/PSA (ceci n'est même pas certain), ce ne serait pas fou de penser qu'une voiture d'une autre marque que Ford, qui utiliserait ce moteur dans une architecture identique (traction avant, moteur transversal, éventuellement avec traction intégrale, puisse elle aussi reprendre cette transmission hybride. Mais réécrivons-le, cette idée n'est que pure spéculation.
Au salon de Chicago (ci-dessus), Mercury accompagnait son concept-car Meta-One, d'une voiture hybride de série, la Mariner (ci-contre et ci-dessous). C'est la première voiture hybride jamais proposée par Mercury, elle sera disponible sur le marché américain à l'automne 2005, mais ce n'est pas pour autant une nouveauté, puisque ce Mariner est le frère jumeau du Ford Escape hybride. A l'avenir, il pourrait même y avoir une version badgée Mazda, mais aucune de ces autos ne devrait jamais franchir l'Atlantique, du moins dans cette génération. La demande américaine est très forte, Ford peine à y répondre, idem Sanyo le fabricant des batteries, ce serait alors invraisemblable que le constructeur mette en place un programme d'importation dans ces conditions.
Mais ce qu'il faut retenir est que Ford, qui a été surpris par la demande pour son modèle Escape hybride, est désormais un grand partisan de l'hybride. Le constructeur développe aujourd'hui une technologie qui lui serait entièrement propriétaire, pour éviter un remake du cafouillage vu lors du lancement de l'Escape, où Ford se croyait tranquille après avoir signé un accord avec Aisin en 2001, avant de découvrir en 2004 que certaines techniques d'Aisin étaient brevetées par Toyota... Cette seconde génération de Ford hybrides, on l'attend en concessions en 2008, notamment sous la capot des nouvelles Ford Fusion (la Fusion américaine, rien à voir avec la Ford Fusion européenne) et Mercury Milan. On ne sait dans quelle mesure ces nouveaux hybrides s'inspireront de la Mercury Meta-One, mais au moins est-ce clair que Ford s'investit dans l'écologie.
Avec les hybrides, avec du bio-carburant puisque ce Meta-One était présenté en partenariat avec le pétrolier BP, qui a fourni un carburant partiellement produit avec des végétaux pour différents, et comme on l'a déjà vu plusieurs sur ce site, avec l'hydrogène.
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