Le festival des smart écologiques : hybrides, électrique, et au gaz naturel
Surpenant et inattenduLa smart, à l'origine, telle que pensée par son concepteur, Nicolas Hayek, devait exister en 2 versions. Une version essence, et une version électrique. Mais si M. Hayek est excellent pour conceptualiser un nouveau produit, il fallu un grand constructeur pour le développer et l'industrialiser. Là, on se rendit vite compte que la version électrique de l'auto ne serait jamais rentable. Déjà que la version essence présentait un doute (en 1998), on ne pouvait imaginer qu'une version électrique, moins performante et plus chère, puisse jamais l'être. Mais l'idée n'était pas oubliée pour autant, de même celle d'une smart hybride. Car vu que c'est en usage urbain que l'hybridation révèle tous ses avantages, quoi de mieux que d'utiliser cette technologie sur une petite smart ?
Voilà à peu près ce qu'a dû se dire le groupe DaimlerChrysler (qui possède la marque smart), et qui pour faire les choses en grand, n'a pas réalisé un prototype de voiture, mais deux (!), en y ajoutant pour faire bonne mesure, un prototype de smart électrique (réalisée en partenariat avec Zytek), et enfin une smart modifiée pour fonctionner au gaz naturel ! Ouf ! Mais on est content de voir que les budgets R&D permettent aux ingénieurs de s'exprimer chez smart... Les autos sont dans cet ordre sur la photo ci-contre, avec en bout à droite, une smart normale.
Deux smart hybrides donc, mais pas de même caractéristiques, puisque la première (ci-contre) n'est qu'une micro-hybride. Elle est équipée d'un système
Stop & Start, un alterno-démarreur entrainé par courroie, et son seul effet est de couper le moteur à essence quand le véhicule est à l'arrêt, avant de le redémarrer en un quart de seconde, dés que le conducteur effleure l'accélérateur. Le gain en consommation est de 13 % en cycle urbain. Ce qui est déjà appréciable, mais on peut faire mieux, c'est ce que propose la voiture rouge, qui est une
full-hybrid, et qui est en plus diesel.
Cette auto est en effet une Fortwo CDI, avec moteur diesel de 30 kW, à laquelle on a joutée un moteur électrique de 20 kW et un pack de batteries (ci-contre le bloc d'instrumentation du système hybride, c'est un écran tactile). Le surpoids semble très raisonnable, puisqu'il n'est que de 75 kg (805 contre 730 kg), tandis que la moyenne de consommation tombe de 3,5 à 2,9 l/100 km. Et l'auto a toutes les fonctionnalités d'une Toyota Prius (toujours l'hybride de référence), elle peut même rouler à 70 km/h sur son seul moteur électrique. Pas mal, mais ce que nous apprécions tout particulièrement est la hausse des performances. Le 0 à 100 km/h est parcouru en 2 secondes de moins, et les reprises progressent encore plus.
Mais nous n'oublierons pas de souligner que la voiture en avait bien besoin. Parce que la smart diesel, au grand-prix des feux rouges, elle était toujours dernière... Pour celui qui recherche la performance (du moins la performance qu'on peut attendre d'une smart), c'est la smart essence qu'il faut prendre, et souvenons-nous alors qu'un prototype (encore un autre) de smart hybride avec moteur à essence avait été présenté au
salon de Francfort, c'était en septembre 2005. En fait, c'était plus qu'un prototype, c'était un concept-car, le crosstown (ci-contre), une smart à l'esthétique encore plus particulière que ce à quoi le constructeur nous a habitué. Il associe un moteur à essence de 61 ch (45 kW) à un électrique de 23 kW.
Le shéma de l'hybridation de la crosstown est ci-contre, et il y a une fonction qu'on y voit pas, mais qui ferait bien plaisir à tout conducteur de smart, elle est dans l'assistance au changement de rapports. On le sait les smart sont équipées de transmissions robotisées, avec commande automatique en option. C'est bien sur le papier, mais c'est désagreable à l'usage car les changements de vitesses sont trop lents. Pour remédier à cela, tant la smart CDI hybride que la crosstown sont équipés d'un système électronique qui envoie la pleine puissance du moteur électrique dés que le moteur thermique est débrayé, et jusqu'à ce qu'il soit embrayé sur le rapport supérieur.
A défaut d'avoir une transmission à variation continue, c'est assurément une bonne idée, tandis que pour ceux qui n'aiment pas les changements de rapport, les ingénieurs ont développé une smart à une seule vitesse, c'est la smart électrique. Marche avant, ou marche arrière, c'est le seul choix, il n'y a ensuite qu'à appuyer sur l'accélérateur, et c'est la voiture bleue ci-contre. Elle est motorisée par un moteur électrique de 30 kW, soit exactement la même puissance que la smart diesel, mais elle est plus nerveuse, puisque ses temps d'accélération sont équivalents à ceux de la smart à essence.
En vitesse de pointe par contre, elle est nettement moins bonne, puisqu'elle plafonne à 120 km/h. Pas besoin de limiteur électronique ! Son autonomie est aussi considérablement plus faible, puisqu'elle n'est que de 110 km. Mais au prix de l'électricité et de l'essence en Allemagne, cette petite électrique a un coût d'utilisation qui est le tiers de la smart à essence. Son plein s'effectue en 8 heures, mais il ne faut que la moitié de ce temps pour charger les batteries de 20 à 80 %, des accumulateurs de type sodium-nickel chloride. Enfin, côté pollution, la smart électrique est la seule qui soit garantie zéro pollution. Son moteur électrique (ci-dessus) est certifié ne rejeter aucun gaz à effet de serre !
Réduire les émissions de dioxide de carbone, et les émissions de polluants toxiques, c'est le but de la smart qui a été modifiée pour fonctionner au gaz naturel (GNV). L'illustration ci-contre, qui exhibe les dessous de la voiture, montre les réservoirs de GNV, 2 bonbonnes de 16 litres chacune. La voiture étant bivalente, elle conserve un réservoir d'essence, mais pour pouvoir accueillir ceux de GNV, il a été réduit et ne fait plus que 12 litres. A cause de cela, ou en dépit de cela, l'autonomie de cette version bicarburation est inférieure à celle de la smart essence, mais cette version GNV est moins polluante...
A l'heure où la seconde génération de smart est annoncée (on en attend la présentation l'année prochaine), les probabilités de voir s'ajouter une de ces technologies à la gamme sont assez faibles, car la smart est, et doit rester, une voiture très abordable, mais la pile à combustible mise à part, on peut au moins saluer l'effort du constructeur pour explorer toutes les pistes de l'écologie.
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