Essai Citroën C3 Stop & Start : le micro-hybride est convaincant pour son prix

Toujours leader

L'hybride c'est bien. Nous en sommes tous convaincus, mais c'est cher, et ce le sera toujours. Quand on considère toutes les pièces en plus qu'il y a sur une Prius, par rapport à une voiture traditionnelle, on arrive vite à la conclusion qu'il faut trouver quelque chose de plus abordable pour les petites voitures. Ce quelque chose existe, c'est la technique de l'alterno-démarreur. En soi, ce n'est ni nouveau, ni propre à Citroën, il y a des prototypes qui tournent depuis des années, et Toyota commercialise une technique similaire au Japon, sur la Yaris, avec l'appellation Intelligent Package. Mais cette option n'est exportée nulle part, elle n'est que pour les japonais.

Pas grave pour les européens, puisque Citroën commercialise partout en Europe la C3 avec un système semblable, c'est la version Stop & Start. Et nous en notons en premier lieu que sa technologie est 100 % française, en provenance de chez Valeo, le grand équipementier national. L'idée maîtresse du système est que l'alternateur et le démarreur ne font plus qu'un, et qu'en les réunissant, on a amélioré les performances de chacun. Le système produit ainsi plus d'électricité qu'un alternateur classique (la batterie est donc de plus grande capacité), et il démarre plus rapidement qu'un démarreur normal.

Pour profiter pleinement des avantages de ce système, la boite est nécessairement automatique, et nous avons affaire à une transmission à 5 rapports robotisés, baptisée Sensodrive. Si la technique est différente d'une automatique classique, la conduite est quasi-identique. On démarre avec la transmission sur une position Parking, et on passe sur la position Drive pour rouler. Il n'y a pas de pédale d'embrayage, et les vitesses passent toutes seules, dans un sens ou dans l'autre, sauf si l'on décide de se mettre en mode séquentiel, et dans ce cas, le conducteur doit les passer manuellement, mais que sans que ses mains quittent le volant, avec juste une pichenette sur la manette qui est juste derrière.

Nous avons essayé ce mode plus par curiosité que conviction, puisque nous sommes partisan de l'automatisme intégral, mais pour le conducteur qui souhaite contrôler les changements de rapport, nous pouvons témoigner que cela fonctionne de manière convenable. Et que s'il y a une différence face aux vraies boites séquentielles, elle n'est guère que dans la rapidité d'éxécution. Mais vite passé en mode automatique, nous avons pu apprécier des accélérations satisfaisantes pour le segment. Le moteur est un 1400 de 90 ch, ce n'est pas un foudre de guerre, mais la C3 n'a pas une vocation d'autoroutière transcontinentale.

Il faudrait pour cela de meilleures reprises, mais là, plus que le moteur, nous accusons la transmission Sensodrive, qui est un peu lente pour rétrograder. Cette réserve effectuée, nous avons été conquis par le système Stop & Start, qui gagnerait à être diffusé sur un bien plus grand nombre de modèles. Comme les vrais hybrides japonais, le fonctionnement est totalement automatique, le conducteur n'a rien à faire. Il n'a juste qu'à le voir marcher. Comme chez Honda en effet, mais pas comme chez Toyota, cette C3 micro-hybride a la bonne idée d'avoir un compte-tours sur son tableau de bord. Car plutôt que le shéma de la Prius, il est beaucoup plus lisible d'avoir devant soi un compte-tours pour savoir si le moteur tourne.

On s'arrête au feu rouge, et dés que le véhicule est à l'arrêt, l'aiguille du compte-tours tombe à zéro (sauf si le moteur est froid, ou que la marche arrière est enclenchée). Ce qui importe ensuite est la rapidité, mais justement le truc est très rapide, puisque dans le temps où le conducteur lève son pied de la pédale de freins pour le mettre sur celle de l'accélérateur, le moteur a redémarré. Et on repart exactement comme si le moteur n'avait pas été coupé, mais avec l'avantage de n'avoir consommé aucune goutte de carburant pendant le temps qu'on a été arrêté. Alors bien sûr, ce serait mieux si le moteur ne se coupait pas quand on est au feu rouge, mais 50 mètres avant, dés qu'on commence à freiner, oui, ce serait mieux, mais ce serait plus cher aussi...

C'est là le grand atout de la Citroën Stop & Start, son caractère abordable. Le tarif officiel est à quelques 15.000 euros, mais tout le monde doit le savoir maintenant, après que la publicité nous l'ait rabâchée pendant des années : chez Citroën, il y a souvent des promotions, et ils font des remises aussi...
Alors pour celui qui cherche un petit véhicule essence, écologique et abordable, ce C3 est un bon choix. Nous pouvons ajouter que pour celui qui veut plus abordable encore, le Stop & Start est aussi disponible sur la C2, qui est encore un peu moins chère que la C3.

Pour conclure, nous voudrions dire un mot sur la qualité de fabrication. J'étais au salon de Francfort en septembre 2001, au moment où la marque aux chevrons avait dévoilé le premier exemplaire de la C3. La voiture était bleue clair métallisée, et elle était d'une finition déplorable. Mais c'est parce qu'il s'agissait d'une version de pré-série. La C3 du salon de Genève 6 mois plus tard n'était pas tellement mieux (le modèle ne fut commercialisé qu'après), mais cette version que j'ai essayé en ce mois d'avril 2006, je n'ai aucun reproche à lui faire en matière de qualité des matériaux employés, ou de leur assemblage. La Citroën C3 est désormais parfaitement concurrentielle face aux autres autos de son segment, et elle a l'atout unique de son Stop & Start. Pour le client soucieux s'écologie, ce doit être déterminant.



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