SIM-Drive, après l'incroyable Eliica, le dernier projet du génial Hiroshi Shimizu

Hiroshi Shimizu (ci-contre) est un des plus grands spécialistes au monde de la propulsion électrique. Professeur à l'université de Keio, au Japon, il a déjà construit 8 prototypes de voitures électriques parfaitement fonctionnels. Une voiture électrique avec des cellules photovoltaïques sur le toit pour recharger les batteries au soleil ? Il en avait construit une en 1997. Une voiture électrique qui roule à plus de 300 km/h ? Il en avait construit une en 2001, la KAZ, qui avait été chronométrée à 311 km/h. Mais cela ne lui a pas suffit, il a fait 3 ans plus tard l'Eliica (ci-dessous) pour rouler à 370 km/h.

L'Eliica (Electric Lithium-Ion Car), une vraie voiture de rêve, plus rapide qu'un TGV, et sans les insuffisances d'un TGV, à savoir le besoin d'un réseau dédié (les rails), et d'une alimentation en permanence par des caténaires. L'Eliica a 300 km d'autonomie à 100 km/h stabilisés grâce à ses batteries Lithium-Ion (et si la France avait choisi de développer la voiture électrique plutôt que le train...) Après ces autos de record, M. Shimizu n'a plus rien à prouver. Mais s'il est estimé de tous, son talent et son ingéniosité sont encore très loin d'être accessibles au public dans des voitures de grande diffusion.

C'est pour cela qu'il a créé la société SIM-Drive.

Voici donc son nouveau projet. A première vue, cela ne paie pas de mine. C'est un chassis, creux, assemblage de 4 rangs de 20 cm de large et haut de 17 cm. On place à l'intérieur des cellules Lithium-Ion, et il n'y a plus qu'à construire la voiture par dessus. Toutes les voitures de M. Shimizu ont été construites comme cela, et General Motors avait expérimenté la même architecture en 2002, avec plus de sophistication, sur son concept Autonomy, sur lequel le constructeur le constructeur allait après développer le concept Hy-Wire. Il n'y a malheureusement pas eu de suite commerciale à ses développements.

M. Shimizu a lancé la société SIM-Drive le 20 août 2009. Il n'a pas l'intention, ni d'ailleurs les moyens, de devenir constructeur automobile. Mais il souhaite collaborer avec les constructeurs existants pour les aider à mettre au plus tôt sur le marché, des voitures électriques performantes, et que les gens auraient envie d'acheter. Il exposait pour cela lors de sa conférence de presse, ses 3 plus beaux prototypes. Ce sont la Luciole de 1997 (ci-contre), la Kaz de 2001 (ci-dessous), en bleu alors que nous nous rappellons qu'elle était beige quand elle était venue en Europe, et finalement l'Eliica.

La tentative est osée, les constructeurs automobile n'ayant pas l'habitude d'apprécier les conseils de personnes extérieures à l'industrie. On sait que M. Shimizu a déjà eu des contacts avec tous les constructeurs de son pays, mais aucun n'a abouti. Il a aussi déjà rencontré le chinois BYD, avec lequel il n'a pas non plus été possible de s'entendre. Les européens ont alors peut-être une opportunité à saisir ? Le secret de l'Eliica, la voiture électrique qui roule à 370 km/h, est dans ses moteur-roues ultra-puissants en dépit de leur compacité. Nous pouvons éventer le secret.

L'aimant est au moteur électrique ce que le piston est au moteur à combustion. La force de l'Eliica tient dans des moteurs électriques à aimants au néodyme faits sur mesure. Aucune entreprise européenne ne sait en fabriquer à notre connaissance. Et ce sera de plus en plus difficile à l'avenir, puisque l'unique pays producteur de néodyme, la Chine, a annoncé qu'elle allait réduire ses exportations de ce matériau exceptionnel, après avoir réalisé son intérêt stratégique... Dans des conditions favorables, M. Shimizu indique qu'il serait possible de produire en grande série des voitures électriques performantes pour moins d'1,5 millions de yens (prix d'une Honda Jazz), sans les batteries.



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