Fisker Karma, la formidable première hybride rechargeable disponible

L'outsider qui réussit

Henrik Fisker n'était connu que de quelques profesionnels il y a 2 ans, mais en plus de ses talents de stylistes, il se fait maintenant un nom comme pionnier de l'automobile verte. Et bientôt comme constructeur automobile, puisque sa berline Karma doit entrer en production au second semestre 2009. Il prend déjà les commandes. Plus de 1300 ont déjà été enregistrées, un résultat exceptionnel pour une auto que personne n'a encore pu essayer, venant d'un constructeur inconnu, avec une technologie non prouvée. Mais M. Fisker a un atout maître dans sa manche : le style.

La Prius a un look particulier que certains n'aiment pas, nous n'avons encore rencontré personne qui n'aime pas la Fisker. Cette auto est impressionnante sur les photos, elle l'est encore bien plus dans la réalité. Et encore, nous ne l'avons vu que sur des salons, nous attendons de la voir dans la rue. Par rapport à une Lexus GS450h, qui est la concurrente la plus immédiate, la Karma est 17 cm plus longue (4,99 m), 16 cm plus large (1,98 m), et 10 cm plus basse (1,33 m) ! La Lexus a l'air d'un taxi à côté ! Toutes les proportions sont différentes, puisque la Karma a un empattement plus long de 31 cm (3,16 m), et qu'elle repose sur d'énormes roues de 22 pouces de diamètre, chaussées par Michelin (on a vu un prototype avec des Kumho, mais l'auto de série aura des Michelin à résistance au roulement optimisée).

Avec en plus une ligne de bouteille de Coca-Cola, soit un habitacle resserré par rapport aux trains (comme sur les Corvette génération 1968-1982), même si la Karma avait un vieux diesel sans FAP, il y aurait des gens pour l'acheter. Mais la Karma a une motorisation à la pointe de la technologie, que ce soit en terme de performances ou d'écologie. Elle n'a d'ailleurs pas un, mais 2 moteurs. 2 moteurs électriques de propulsion, 150 kW chacun, ce qui fait 403 ch ! Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce ne sont pas des moteur-roues, ces 2 moteurs sont au centre de l'essieu arrière. Les ingénieurs auraient pu choisir de n'en utiliser qu'un seul.

Pour obtenir plus de couple cependant, optimiser la consommation d'énergie ainsi que des raisons de packaging, le constructeur a choisi d'en mettre 2. Pour les alimenter, la voiture est une stricte 4 places, avec un long tunnel central qui accueille des batteries Lithium-Ion. Ces batteries proviennent de chez Advanced Lithium Power, un fabricant canadien réputé, et nous apprécions le fait que Fisker ne cache pas le nom de son fournisseur. Mais le nom de ce fournisseur n'était pas dur à trouver, puisqu'on sait qu'il fournit Quantum depuis des années, et que c'est ce dernier qui a développé le groupe propulseur de la Karma. Il est d'ailleurs baptisé Q-Drive, le Q étant celui de Quantum.

La voiture est une hybride série, soit une pure électrique sur batteries, lesquelles permettent 80 km d'autonomie. Et au tableau de bord, nous apprécions grandement la simplicité de l'instrumentation. Si cela pouvait être pareil sur tous les hybrides ! L'électricité et l'essence, car lorsque les batteries sont déchargées, un très puissant moteur 4 cylindres fait office de générateur pour les recharger. Ce moteur est acheté à GM, c'est celui de l'Opel GT, soit un 2 litres turbo à injection directe de 264 ch. Une puissance confortable, mais qui est dimensionnée pour pouvoir emmener, et maintenir sans peine, l'auto à 200 km/h quand les batteries sont déchargées.

Moteur à combustion tournant ou à l'arrêt, l'accélération de 0 à 100 km/h s'effectue en 6 s, mais sur la batterie seule, la vitesse de pointe est limitée électroniquement à 153 km/h. Le moteur est à l'avant, mais sa compacité a permis de le placer en arrière des roues avants. On peut donc écrire que la Karma a un moteur central, et si on s'interroge sur la maniabilité avec un empattement aussi long, l'excellente répartition des masses rassure. Produit de plusieurs années de R&D chez Quantum, dont le département ingénieurerie a longuement travaillé avec GM sur les prototypes à pile à combustible, la Fisker Karma aura sa première européenne (en tant que voiture de série) au salon de Genève en mars 2009. On pourra l'y commander. Pour celui qui cherche une hybride rechargeable, nous ne voyons rien d'autre disponible sur le marché européen avant 2011.

Produite chez Valmet en Finlande, par des ouvriers formés à la fabrication des Porsche Boxster, la Fisker Karma est la plus belle des nouvelles voitures écologiques, jusque dans ses détails, puisqu'on peut commander son intérieur avec une fibre de bambou qui est plus belle que le cuir. Son prix : un peu moins de 100 000 euros. Pour une auto aussi spectaculaire qui ne consommera pas une goutte d'essence si on la branche chaque nuit en parcourant moins de 80 km le jour, cela n'est pas excessif.



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