Prius story à Monte Carlo pour le rally des énergies alternatives
Excitation intérieureLe pilote de la Ferrari passe la première du bout des doigts, effleure la pédale d'accélérateur, embraye avec une douceur infinie, et passe tout de suite la seconde, s'en allant sur un léger filet de gaz. Pour l'amateur de course automobile traditionnelle, la compétition écologique, où le meilleur est celui qui consomme le moins, manque franchement de caractère. C'est une partie d'échecs face à un match de boxe. Tout le monde ne peut pas s'exciter à l'annonce qu'une voiture A a consommée 0.1 litre de moins qu'une voiture B sur un parcours donné.
Il y aura toujours des amateurs de moteurs qui hurlent à leurs plus hauts régimes, d'odeurs d'huile chaude, de filles court vêtues pour venir embrasser le vainqueur, et de douches au champagne. C'est sans doute pour cela que les organisateurs ont accepté les participations de voitures dont les prétentions écologiques sont assez peu évidentes. La Ferrari ci-dessus roule au superéthanol E85, et la Lexus LS600h ci-contre est hybride. Pesée en configuration de course, la bête faisait 2596 kg. Ouch ! On pouvait cependant envier son confort, parce qu'à l'autre bout du plateau, il y en avait qui ont parcouru les 1000 km de la course dans des Fiat Panda ou des petites Daihatsu...
Se déroulant en marge du
salon EVER, le rally Monte Carlo des énergies alternatives n'est cependant pas une course à la sobriété, mais une épreuve de régularité. Le gagnant n'est donc pas celui qui consomme le moins, mais celui qui respecte le mieux les moyennes horaires fixées par l'organisateur, avec toutefois un système de points qui pénalisent les plus gourmands. A ce petit jeu, c'est une Toyota Prius qui a gagnée. Mais ce n'est pas une surprise tant les Prius étaient en nombre. Nous en avons photographié plus de 10 avant d'arrêter, ce qui était une belle erreur puisque nous n'avons pas photographié la gagnante (!). Il s'agissait de la voiture n° 60, Prius conduite par Raymond Durand, assisté de Jean-Jacques Marcellin, bravo à eux deux.
Sans surprise, l'essentiel du plateau était constitué des modèles les plus sobres du marché, comme la Honda Insight ci-dessus, ou la Ford Fiesta Econetic ci-contre. Nous avons aussi remarqué une Toyota IQ, une Mini, une Seat Ibiza Ecomotive, une Suzuki Swift, plusieurs Daihatsu et Citroën C3, soit des autos régulièrement commercialisées, et accessibles à tous. Mais il y avait ensuite des modèles intéréssants parmi ceux qui s'alimentaient aux énergies alternatives. Encore que l'organisateur considère bizarrement le gaz naturel et le GPL comme des énergies alternatives, on ne voit pas en quoi ils le sont.
La vraie alternative est dans la propulsion électrique, le constructeur californien Tesla était là pour le prouver avec 2 autos. Les voitures ont fait une étape de 376 km sans ravitailler, ce qui constitue une très belle performance, sauf qu'il faut immédiatement la modérer par le fait que c'était à la vitesse moyenne de 44 km/h... Vérifié par nos soins, l'ordinateur de bord de la bleue indiquait qu'elle pouvait encore parcourir 41 km. On se souvient alors de Jeremy Clarkson qui avait déchargé une Tesla en 88 km, le journaliste anglais devait rouler à une allure nettement plus rapide, pour laquelle il est réputé (!), et cela fera méditer sur les vertus de la conduite écologique appliqué à une voiture électrique...
Autre réelle alternative aux carburants fossiles, les biocarburants étaient engagés avec de nombreuses autos roulant au superéthanol E85. La Ferrari vue plus haut, mais il y avait aussi une Ford Mustang, et côté gazole, la Fiat Croma ci-dessus roulait au biodiesel, tandis que le Land Rover ci-contre roulait avec 30 % d'huile végétale pure (HVP). L'huile végétale pure était venue en force, avec 4 autos (une Citroën C3, une Opel Meriva et une Renault Clio II en sus du Land), toutes strictement de série malgré leurs diversités techniques (injection indirecte, injecteur-pompes et directe par rampe commune), et qui fonctionnaient toutes avec 30 % d'huile.
On sait bien sûr que ce carburant ne bénéficie d'aucun soutien de la part des constructeurs automobile, qui n'apprécient pas sa qualité variable. Huile de tournesol, de colza ou récupérée dans une cuisine, les propriétés sont distinctes, alors que la technologie actuelle des moteurs diesel exige une qualité de carburant très précise, et constante... Mais que tout le monde sache que s'il est un peu moins efficient, le moteur diesel tournant à l'huile est une technologie qui marche. Tandis que la production de l'huile peut-être organisée de manière très efficiente... Clin d'oeil au passé enfin, une Prius 1 participait au rally pour rappeller que l'écologie automobile n'est pas nouvelle. Même si elle a encore besoin de beaucoup d'autres rallies pour se populariser. Des voitures avec des décorations originales pourraient aider. Elles sont indispensables pour les Prius dont plusieurs étaient du même gris sans âme. Les voitures de rally traditionnelles sont beaucoup plus gaies à regarder.
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