Shell Eco-marathon 2009, la course au toujours moins

Plutôt des grandes roues extérieures à la carrosserie, ou des petites roues totalement masquées sous la carrosserie ? Sur un tricycle avec une roue arrière motrice, vaut-il mieux 3 roues de même diamètre, ou 2 petites à l'avant, et une grande à l'arrière ? Sur un véhicule avec un toit intégralement recouvert de cellules photovoltaïques, vaut-il mieux une carrosserie opaque, ou transparente ? Il y a tant de questions ! Mais un endroit unique pour connaitre toutes les réponses, l'Eco-marathon de Shell, qui s'est tenu le week-end dernier à l'Eurospeedway de Lausitz, au Sud de Berlin.

L'Eco-marathon Shell a 25 ans, c'était sa première sur le circuit allemand. Par rapport à Nogaro les années précedentes, le site allemand est tout beau, tout neuf (il apparait encore en construction sur Google Maps). Les paddocks sont super grands, le seul petit défaut aura été pour les étudiants qui campaient : les petits matins sont frais dans la campagne allemande. Le marathon a pris cette année une dimension nouvelle en étant placé sous le patronage direct de José Manuel Barroso, le président de la Commission Européenne, et il y a eu 202 participants venant de 29 pays différents.

112 avaient des véhicules fonctionnant à l'essence, 16 au gazole, 10 au GPL, 39 à l'hydrogène, 11 à l'éthanol (pur, de l'E100), 3 au gazole GTL (le carburant pour lequel Shell construit une immense usine) et 11 roulaient à l'énergie solaire. Les participants sont des étudiants, qui venaient tous d'écoles techniques sauf l'équipe de l'auto ci-contre qui était d'une école de design. Il nous semble que ce soit une première. La plus belle voiture était à nos yeux, celle de l'école polytechnique de Turin (ci-dessous), toute en fibre de carbone, même les carénages de roues, avec une finition impeccable.

Mais en dépit de la diversité des concurrents, et des moyens engagés, le gagnant a été une fois de plus le lycée de la Joliverie (ci-dessous). Les années passent, les étudiants aussi, mais le talent progresse, et l'équipe de cette année a battu tous les records. On a calculé que leur prototype pourrait parcourir 3771 km avec 1 litre de carburant. Ce qui correspond à un incroyable 0.027 l/100 km ! Paris-Nice avec un quart de litre d'essence. Mais précisons à la vitesse de 30 km/h, pour une personne à la taille jockey qui ne soit pas claustrophobe, dans un véhicule qui ne serait pas à son avantage sur la route.

Les véhicules qui courent à l'Eco marathon sont des engins formidables, mais ceux de la catégorie prototypes sont trop spéciaux, trop exclusivement dédiés à l'usage très spécifique auquel ils sont destinés. Nous préférons les urban concept, par exemple le team portugais ci-contre. Carrosserie faite de tôles d'aluminium, avec des panneaux solaires en provenance directe d'un magasin de bricolage. Roues de scooter, un bout de plexi pour faire le parebrise, c'est très loin des réalisations des grandes écoles, mais cela prouve avec bonheur qu'il est possible de participer sans dépenser une fortune.

Ou en vert, le fruit du travail des élèves du CFA de la CCI de Nîmes. Ils ont terminé 23° de leur catégorie, mais ils ont construit une vraie petite voiture, avec un look marrant, et ils ont acquis une expérience formidable, avec des souvenirs qu'ils seront heureux de raconter plus tard à leurs enfants. Plus que la course en elle-même, c'est là le point le plus important de l'Eco marathon, il enseigne aux jeunes des savoirs pratiques. Enfin, à côté de cela, il démontre que la compétition automobile a de l'avenir. Avec ces véhicules ultra-sobres, sur ce circuit bordé d'éoliennes, comment penser autrement ?




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