La Bluecar de Bolloré sélectionnée pour le projet d'autopartage Autolib
Bertrand Delanoé, le maire de Paris (ci-contre) a annoncé la victoire de la Bluecar de Bolloré (ci-dessus) à l'appel d'offres Autolib, le projet de voitures électriques en location de très courte durée, ce qu'on appelle aussi de l'autopartage. Il s'agira de la Bluecar normale. Nous le précisons, parce qu'il y avait 2 Bluecar au dernier salon de Paris. La Bluecar standard à 4 places, et un modèle qu'on disait destiné à Autolib, sur un empattement raccourci. On peut oublier ce second petit modèle. 3000 voitures électriques seront mises à la disposition des parisiens, les premières à compter de l'automne 2011, la flotte complète étant attendue pour mars 2012. Sur le modèle du Vélib, les voitures stationneront le plus souvent en surface, ce qui va entrainer de nombreux travaux sur la voirie, principalement pour installer les indispensables bornes de recharge. Ces travaux commenceront en Avril 2011.
1060 stations sont prévues, à Paris et dans les communes limitrophes, capables d'accueillir 6 voitures en moyenne et, surprise, 75 de ces stations accueilleront un employé d'Autolib pour assister les utilisateurs. La dimension humaine du projet est même très importante, puisqu'on prévoit pas moins de 800 personnes pour faire tourner Autolib ! 800 créations d'emplois, en sus des gens qui suivent le dossier à la mairie de Paris, sous la direction de Mme Lepetit (ci-contre), l'adjointe au maire chargée des transports. Ces personnes accueilleront les gens de 8 à 20 h tous les jours sur 75 stations, et on imagine qu'un nombre important devra être affecté à la maintenance, puisque la voiture, la Bolloré Bluecar est encore très jeune. Elle n'a pas subi les centaines de milliers de km de tests qu'a réalisé Mercedes pour la Smart électrique.
Cette voiture Bluecar sera construite à Turin, et on imagine que les délais de livraison vont donner lieu à bien des heures supplémentaires pour les travailleurs italiens... Mais nous osons écrire qu'Autolib a sauvé la Bluecar, et que cette auto n'aurait probablement pas été produite en série, si elle n'avait pas été sélectionnée. Il serait pourtant difficile de féliciter M. Bolloré pour son succès, car si on réfléchit 2 minutes, la Bluecar était la seule candidate à répondre aux besoins. La Smart était parfaite, avec toutes les garanties du groupe Daimler derrière elle, mais elle n'avait que 2 places. Un autre candidat proposait l'emploi de la Peugeot Ion, une voiture badgée de la marque française, mais qui est en fait une Mitsubishi fabriquée au Japon. On n'ose imaginer la catastrophe pour l'image industrielle de la France, si la voiture qui va porter l'image de la capitale venait d'Asie. Alors qu'on se souviendra que Turin a plusieurs fois dans l'histoire appartenue à la France.
L'Autolib sera extrêmement abordable, avec un abonnement mensuel de seulement 12 euros, et un coût de location de 5 € la première demie-heure, 4 € la suivante, et 6 € ensuite, parce que n'est pas l'objectif qu'un client conserve longtemps une voiture.
On compte alors 404 € ((12x12)+(52x5)) pour avoir une voiture 30 minutes par semaine pendant un an. Ce sera intéressant pour beaucoup, mais si on fait les comptes côté exploitant, on voit qu'il faudra au moins 40 000 clients pour ne payer que les salaires et les charges des 800 employés. On suppose que les gens loueront les autos plus d'une fois par semaine, et qu'il y aura bien plus que 40 000 clients (le chiffre de 200 000 est évoqué), mais quelque soit la façon de regarder les choses, la rentabilité du projet Autolib est lointaine... M. Bolloré va perdre de l'argent pendant plusieurs années.
Bon point pour les utlisateurs aussi, à la différence de la location traditionnelle, Autolib sera accessible aux jeunes conducteurs sans majoration. Ce sera bien pour aider à convaincre de nouveaux clients, mais cela accroit encore les risques financiers autour du projet.
On se réjouirait plutôt de ces 3000 voitures qui vont rouler sans émettre la moindre émission. Il n'est pourtant pas certain que cela constitue une amélioration. Il faudra calculer (estimer) combien des trajets effectués avec Autolib l'auraient été en voiture à essence si Autolib n'existait pas. Le système est avantageux à La Rochelle, mais à Paris si les gens prennent l'Autolib à la place du métro, le gain est nul.
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