Essai de la Smart électrique, une équation réussie
Le temps passe puisque
notre premier article sur la Smart électrique date de 6 ans. Le groupe Daimler aura mis le temps, mais on peut se réjouir que les allemands aient choisi de tout faire par eux-mêmes. C'est la preuve d'un engagement fort envers la mobilité électrique. On se souvient en effet des premières Smart électriques qui avaient un moteur Zytek, puis de celles qui avaient des batteries Tesla, mais c'est fini tout cela. Aujourd'hui, tout dans la Smart électrique est fabriquée par Daimler ou des filiales du groupe Daimler. Le moteur est fabriqué par
EM-motive, une joint-venture entre Daimler et Bosch, un partenaire de toujours de Mercedes.
La batterie est produite par
Deutsche ACCUmotive, une joint-venture entre Daimler et Evonik Industries. Nous tenons vraiment à souligner l'importance de ces joint-ventures, parce que si le groupe n'avait pas beaucoup d'ambition dans les voitures électriques, il aurait pris un sous-traitant asiatique, et les choses auraient été vite faites. Alors que maintenant, il n'est pas impossible que Deutsche ACCUmotive devienne un jour fournisseur de batteries pour d'autres constructeurs. Quant à la voiture, elle est toujours fabriquée en France, à Hambach, mais nous sommes allés à Berlin pour l'essayer. La voiture est blanche et verte, ce sont les couleurs du lancement, mais l'auto est disponible dans toutes les couleurs du catalogue.
Il ne nous a fallu qu'une poignée de secondes pour apprécier l'énorme changement. Nous avions en effet déjà
essayé un ancien modèle, et nous n'avions que moyennement aimé. La Smart diesel n'est déjà pas un foudre de guerre, mais la précédente version électrique était plus lente encore, alors oublions-la vite. Cette nouvelle génération,
la troisième, dispose par contre de 55 kW. Pour ceux qui n'ont pas la mémoire des chiffres, une Citroën C-Zéro a 49 kW, et la Smart est plus légère. Le constructeur annonce le 0 à 100 km/h en 11,5 secondes, et il n'en faut que 4,8 pour passer de 0 à 60 km/h.
Nous pouvons témoigner que cette petite Smart offre un bel allant au démarrage. Et même sur l'autoroute, encore que la portion sur laquelle nous étions (proche de Berlin centre) était limitée à 80 km/h, la Smart électrique a toute la puissance nécessaire pour rouler jusqu'à 90 km/h. La vitesse de pointe est de 125 km/h. C'est donc raté pour l'autobahn, mais pour l'urbain et le péri-urbain, l'auto est parfaite. On peut la conduire comme on doit conduire une électrique. C'est à dire que pour démarrer, on appuie à fond, et qu'il ne faut que quelques petites secondes pour atteindre la vitesse voulue. On peut ensuite rouler en ne faisant qu'effleurer l'accélérateur pour maintenir la vitesse.
Le progrès est fantastique par rapport à l'ancien modèle, mais aussi par rapport à la Smart essence. Ce modèle a bien plus de couple au démarrage, et l'absence de changement de vitesse apporte un plus formidable en agrément. On rappelle que la lenteur de la boite a toujours été le point faible de la Smart. Alors qu'ici, tout est doux et efficace. Il y a un sentiment de grand confort d'utilisation qu'on n'avait jamais ressenti jusqu'avant dans une Smart. Rançon de ce sentiment haut de gamme, la sécheresse de la suspension est probablement plus ressentie que sur la Smart essence. Le contraste est fort entre la douceur de la propulsion et cette suspension qui absorbe mal les petites irrégularités de la chaussée.
Mais on veut bien croire qu'il ne soit pas évident de concevoir des suspensions efficaces avec un empattement aussi court. Car cela reste le point fort de l'auto. Nous n'avons pas souvent l'occasion de conduire une Smart, mais en ville, c'est fabuleux de conduire une auto aussi courte. Il n'y a pas plus maniable, ni plus facile à garer. Pour ce qui est de l'autonomie, la batterie a une capacité de 17,6 kWh, et le constructeur annonce 145 km. Un ingénieur a même déjà parcouru 203 km, c'est le record. A notre rythme (rapide) cependant, c'est plutôt 100 km, mais nous n'avons aucun doute sur le fait que l'autonomie soit plus que suffisante. Personne ne prend une Smart pour traverser l'Europe.
On nous a ensuite souligné la qualité des batteries, en nous assurant qu'elles dureraient 10 ans. Comme chez Mercedes cependant, la garantie n'est que de 2 ans. Le constructeur n'a pas jugé utile de faire une garantie plus longue pour ses batteries, comme le font certains autres. Mais la renommée de Mercedes est tout de même rassurante. Si les ingénieurs Daimler disent que c'est durable, en général, c'est parce que cela l'est. La recharge se fait en 7 heures sur une prise classique, et on peut acquérir en option un chargeur rapide 22 kW, qui fera ce même travail en une heure.
La smart électrique coûte en Allemagne 23 680 €, et 26 770 € en version cabriolet. Si on déduit le bonus écologique de 5000 €, c'est très bon. On peut aussi payer moins cher en louant la batterie. Les prix descendent alors à 18 910 et 22 000 €, auquels il faut rajouter 65 € chaque mois. Eternellement ! C'est donc plus intéressant d'acheter la voiture avec sa batterie, et déjà, on félicite Daimler pour proposer ce choix. Renault en est incapable. Quant à notre conclusion, elle est que pour la première fois, nous avons conduit une électrique qui était en adéquation avec toutes nos attentes pour le modèle. Une Mercedes classe E électrique serait stupide, parce qu'on attend d'une classe E qu'elle offre 1000 km d'autonomie et une vitesse de pointe supérieure à 200 km/h, mais cette Smart accomplit parfaitement toutes les missions qu'on attend d'une Smart. Pour les parisiens ou les monégasques, et partout où la densité de population est très élevée, elle est un choix judicieux.
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