Toyota Yaris hybride - Essai détaillé
Historique et présentation
Dans cette troisième génération, la Yaris a changé de personnalité. Les lignes rondes sont oubliées, voici désormais une auto aux lignes affirmées, et modernes. La Yaris aura également profité du changement de génération pour prendre quelques centimètres. Avec 3,90 m de longueur, la voici toute proche des ténors du segment, Peugeot 208 ou Volkswagen Polo. Par rapport à ces dernières cependant, il n'y a pas de version sportive de la Yaris, puisque c'est avec cette version hybride que Toyota entend faire sa différence, et il y réussit superbement puisque le constructeur japonais est le seul sur ce créneau. Nous notons ensuite que si la Yaris existe en 3 et 5 portes. La motorisation hybride n'est disponible que dans cette dernière.
Fait qui mérite d'être souligné, la Yaris hybride est fabriquée en France. Nous avons aussi remarqué que notre voiture d'essai était chaussée de pneumatiques Dunlop, eux aussi produits dans l'hexagone. Egalement à signaler, la Yaris hybride possède une transmission à variation continue, donc assimilable à une boite automatique, une particularité rare sur ce segment en Europe. Ce sera même pour beaucoup une raison de s'intéresser à cette Yaris, puisqu'aucune transmission automatique n'est disponible sur une Peugeot 208, et que s'il existe la DSG sur la Volkswagen Polo, elle n'est disponible qu'avec certains moteurs, et certaines finitions.
La Toyota Yaris hybride est disponible dans 2 finitions,
Dynamic et
Style, les tarifs avant bonus sont de 18500 et 20500 €, respectivement. Notre voiture d'essai était une Dynamic, et dés ce premier niveau, la dotation d'équipement comprend une
caméra de recul, un bien agréable système de démarrage sans clé, mais les vitres ne sont électriques qu'à l'avant.
La technologie
La technologie est sans surprise, c'est celle de la Prius, et c'est très franchement un exploit d'avoir pu la loger dans une aussi petite auto. Le capot de la Yaris est très court. Et si on s'amuse à lever le capot d'une Yaris 4 cylindres essence non hybride, on ne voit guère d'espace vide. Les ingénieurs nippons sont pourtant parvenus à trouver la place pour accomoder les 2 moteurs électriques du système HSD, et toute l'électronique de gestion qui leur est nécessaire.
Comme toutes les Toyota hybrides, la Yaris mérite le qualificatif de
full-hybrid, et on peut essayer tous les hybrides du marché, aucun autre constructeur ne possède la maitrise de Toyota pour gérer les transitions entre les différents modes de propulsion. Le moteur essence tourne ou pas, le moteur électrique propulse l'auto ou regénère de l'énergie, tout ceci sans heurts ni vibrations, et avec une rapidité de changement absolument déconcertante. La Yaris est légère (1085 kg à vide), et une fois lancée, le moteur essence se coupe très vite, mais jusqu'à 70 km/h seulement. Au-delà, il tourne en permanence, et il s'agit d'une vieille connaissance, puisque ce 1500 est une évolution du moteur de la Prius II. Toyota explique qu'il en a accru le rendement de 6 % par rapport à cet ancien modèle, essentiellement par la réduction des frictions internes, ce qui est le plus difficile à faire (!), mais la puissance spécifique n'a que peu changé.
Avec 75 ch à 4800 tr/mn, et 111 Nm de couple à 3600 tr/mn, les valeurs sont franchement médiocres rapportées à la cylindrée. Mais dans cette application, il n'y a aucune gêne à leur faiblesse. Le moteur n'essence n'est jamais seul. C'est par contre souvent le cas du moteur électrique (45 kW et 169 Nm de couple) sur des parcours urbains. Il est même possible de bloquer l'auto sur ce seul moteur électrique, mais comme sur la Prius, ce réglage a peu d'utilité : la batterie est trop petite. Dés qu'on accélère franchement, ou après à peine un kilomètre, le moteur essence démarre.
Intérieur et équipement
On est assis très droit, et par rapport à une Fiesta ou une Polo, l'absence de console centrale est un vrai plus. Il y a beaucoup de place pour les genoux, et la sensation d'espace à bord est bien agréable pour une aussi petite voiture. On est un peu moins à la fête à l'arrière, du fait que la batterie logée sous la banquette empiète légèrement sur l'espace pour les pieds. L'espace pour les talons est réduit, et il faut avancer les pieds sous les sièges avants. Ce n'est cependant pas un grand handicap. La Yaris n'a pas prétention à être une familiale, et encore moins un taxi. Pour des enfants, cela ira très bien. Le coffre est plus grand qu'avant, mais il est resté petit. C'est là qu'on voit que la Yaris est une citadine. On l'avait oublié en étant assis au volant !
La Yaris Dynamic de notre essai
avait le pack d'équipements
Zen qui incluait un GPS, un bel appareil, avec un très bon graphisme. Il incluait 3 méthodes de calcul d'itinéraire. Le parcours rapide, le parcours le plus court, et le parcours écologique. Nous n'avons malheureusement pas compris comment fonctionnait ce dernier mode. Le GPS de la Yaris a de surcroît un gros défaut, l'écran est positionné trop à droite sur la planche de bord. Les yeux doivent faire un grand mouvement pour passer de la route à ce GPS.
Le pack Zen ajoutait aussi un régulateur de vitesse et des feux à allumage automatique, mais nous avons regretté l'absence d'un accoudoir central. Sur une voiture qui invite à une conduite détendue, comme toutes les hybrides Toyota, il devait être standard. Il l'est sur la Yaris Style. Côté finition, certains plastiques de l'habitacle font franchement cheap, mais nous nous garderons bien de les critiquer vu le prix de l'auto. Parce qu'il est formidable que Toyota parvienne à fournir autant de technologie à ce prix. D'ailleurs, aucun autre constructeur ne sait le faire !
Performances et tenue de route
La Yaris est une voiture globalement sûre. Le comportement routier est sans histoire, et le freinage est solide. Seule les suspensions peut attirer quelques critiques du fait d'une mauvaise absorption des secousses causées par une chaussée dégradée. On est un peu secoué à bord, mais tant que le revêtement est bon, la Yaris reste satisfaisante. Il y a plus à dire du côté des performances.
La Yaris a un petit moteur essence de 75 ch. En ville, le système hybride joue parfaitement son rôle, et on dispose d'une puissance totale de 100 ch, grâce à l'apport du moteur électrique, merci à lui. C'est encore acceptable sur la route, mais sur l'autoroute, dans une côte, nous avons été très proche des limites de l'auto. Tant et tant que nous déconseillons l'achat d'une Yaris hybride aux polonais. Tout simplement parce qu'en Pologne, la limitation de vitesse est de 140 km/h sur l'autoroute. Le bruit n'aide pas, et si les boites CVT sont à juste titre réputées pour leur douceur, quand elles sont derrière un petit moteur comme c'est le cas ici, elles n'ont pas d'autre choix que de le faire monter à son régime maxi à chaque fois qu'on accélère franchement.
On critique souvent les diesels pour leur bruit, et on a raison, mais le bruit de la Yaris hybride en pleine accélération n'est pas excitant non plus. Alors que si on veut passer en un temps décent de 90 à 110 et plus encore de 110 à 130 km/h, il ne faut pas hésiter à appuyer. Il n'est pas sûr pour autant que ce soit un défaut rhédibitoire. La Yaris est agréable sur les nationales à 90 km/h. Il n'y a qu'au-delà que l'auto perd de son agrément. Comme deuxième voiture à côté d'une familiale, la Yaris hybride sera formidable, et si elle est la seule voiture du foyer, pas mal de gens n'empruntent l'autoroute que pour les vacances.
Plus ennuyeux, comme sur tous les hybrides nippons, le réservoir est de petite taille. Avec 36 litres, l'autonomie de la Yaris hybride est inférieure à celle d'une 208 diesel qui a un réservoir de 50 litres. Il est cependant possible de consommer moins avec le mode
ECO, et nous avons eu la surprise de constater qu'il reste engagé même après avoir coupé le contact. Les performances sont un peu réduites, mais pour celui qui recherche l'économie maximale, on peut rester en permanence sur ce mode. Actuellement, on peut même l'oublier puisque le bouton de commande est entre les sièges, quasiment sous le levier du frein à main, et on ne le voit pas quand on conduit.
Il n'y a pas comme sur la Prius de mode
Power.
Consommation, efficacité énergétique
C'est là que nous attendions cette Yaris, puisqu'elle est d'après les chiffres officiels, la plus écologique de toutes les voitures disponibles sur le marché français (79 g/km de CO2). Nous avons alors pas mal roulé pour nous assurer de la réalité de nos chiffres, et avons parcouru 1038 km avec 49,68 l d'essence. Soit une jolie moyenne de 4,79 l/100 km. Et encore, notre trajet a comporté pas mal d'autoroute, où la Yaris n'était pas toujours à son avantage.
Sur un trajet strictement urbain
Etampes-Saint-Ouen-Vaucresson, en passant par le trajet le plus court selon le GPS, et avec le mode ECO engagé, nous n'avons consommé que 3,98 l/100 km. Ceci est absolument exceptionnel ! Avec une petite essence automatique comme une Ford Fiesta, nous aurions assurément consommé le double. Quant à la comparaison avec une petite diesel optimisée comme une Polo BlueMotion, la Yaris hybride en sort aussi gagnante. D'une part parce qu'il aurait été très difficile de consommer aussi peu avec une voiture diesel, et d'autre part parce que la transmission de la Yaris est infiniment plus agréable en ville que n'importe quelle commande d'embrayage. Elle est aussi super efficace pour accélérer fort de 0 à 30 km/h. On part souvent le premier aux feux rouges !
Ajoutons que cette consommation inférieure à 4 l/100 km a été obtenu sans précautions ni techniques particulières, et que tout le monde peut la répéter. L'
Hybrid Synergy Drive de la Yaris est formidablement efficace, et si la batterie est de petite taille, elle se recharge vite. Dans la circulation urbaine, le moteur est plus souvent coupé qu'en fonctionnement. Mais nous avons bien vu la limite de l'auto sur l'autoroute, où à vitesse soutenue, une Prius n'est probablement pas plus gourmande. Simplement parce qu'à 130 km/h, le moteur essence de la Prius est toujours à son rythme de croisière, alors qu'il est très près de ses limites sur la Yaris.
Conclusion
La Yaris hybride est une voiture fantastique, à condition de ne pas la prendre pour ce qu'elle n'est pas. La Yaris n'est ni une autoroutière, ni une familiale, mais ses 2 places avants sont très confortables, avec ou sans petits enfants à l'arrière, et pour tout trajet urbain ou péri-urbain, nous ne connaissons pas de véhicule non rechargeable qui soit aussi peu gourmand en énergie.
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