Detroit Electric SP:01, un vieux nom pour une voiture qui n'est pas trop nouvelle

Nous avions appris avec intérêt que des investisseurs passionnés de mobilité électrique avaient repris une marque naguère prestigieuse : Detroit Electric. Ce constructeur était réputé dans les années 1920. Il n'a jamais fabriqué autre chose que de pures voitures électriques, sur batteries, mais devant le modèle qui doit ressusciter la marque, on ne peut qu'être déçu. Detroit Electric construisait naguère des voitures originales, ce n'est visiblement pas le cas de cette auto, qui n'est qu'une nouvelle resucée de Lotus. Il faut rappeler que la Lotus Elise était formidable à son lancement, mais que c'était en 1996. La première version électrique avait été construite par Zytek deux ans plus tard, et il y a eu le roadster Tesla depuis lors.

On voudrait bien sûr encourager un nouveau constructeur de VE, mais franchement en 2013, lancer une nouvelle version électrique de la Lotus Elise, c'est très peu original. Pourquoi n'être pas parti de la base d'une Mazda Miata, ou d'une BMW Z4 ? Detroit Electric explique pourtant que son auto est très différente de la Lotus, et qu'elle est même mieux qu'une Tesla roadster. Elle est d'abord plus légère, avec une masse totale de 1067 kg. Mais cette masse plus faible s'explique essentiellement par une batterie plus petite. Quand la Tesla roadster avait une batterie d'une capacité de 53 kWh, cette Detroit Electric SP:01 n'a qu'un pack de 37 kWh.

Le moteur délivre une puissance de 201 ch avec un couple de 225 Nm et, caractéristique intéressante, les ingénieurs ont choisi d'employer une boite de vitesses mécanique. Avec 4 rapports. On espère simplement que cette boite, et l'embrayage, ont été étudiés pour bien fonctionner avec un moteur électrique. Le constructeur en effet ne le dit pas clairement... Reste qu'avec le choix de plusieurs démultiplications, les performances sont excellentes. Le 0 à 100 km/h ne demande que 3,7 secondes, tandis que la vitesse de pointe est de 249 km/h. L'autonomie enfin, dépasserait les 300 km en cycle normalisé.

La recharge se fait en 4/5 heures avec le chargeur 240V 32A, et on notera qu'il est bidirectionnel. C'est-à-dire qu'il permet aussi de prendre l'électricité de l'auto pour alimenter la maison en cas de panne de secteur. Tout ceci vaut 135000 dollars hors taxes, et il est prévu de fabriquer 999 exemplaires. Cela pour échapper aux règlementations sur les voitures de grande série, celles produites à plus de 1000 unités. Mais y aura t-il 999 clients ? Le marché a changé depuis l'avènement de la Tesla roadster, et il n'est pas dit qu'il y ait encore beaucoup de gens prêts à s'accomoder de l'habitacle exigu de la Lotus à un prix aussi élevé. On saluera pourtant cette inititiative, elle confirme la bonne adéquation de la propulsion électrique avec une auto sportive, et qu'il y a de plus en plus de gens qui y croient !



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