Volkswagen Polo BlueGT - Essai détaillé
Ses points forts
Double personnalité
Consommation très raisonnable
Performances sportives
Technologie d'avant-garde
Transition 2/4 cylindres imperceptible
Présentation avenante
Finition impeccable
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Ses points faibles
Moteur lié à une finition spécifique
Chère pour une Polo
GPS dépassé
Commande de régulateur de vitesse trop petite
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Historique et présentation
Essai réalisé du 10 au 13 juin 2013.
On ne présente plus la Polo, c'est un best-seller de Volkswagen depuis de nombreuses années. Mais alors qu'on connait souvent la Polo comme une auto basique, la seconde voiture, la voiture des jeunes ou de madame, cette Polo BlueGT n'a rien d'ordinaire. Tout au contraire. C'est la plus belle des Polo, à égalité avec la GTI. En bien des points d'ailleurs, elle s'en rapproche. Mais d'un autre côté, cette BlueGT est une descendante de la BlueMotion, et ses prétentions sont assez uniques sur le marché, puisqu'elles visent à marier la sobriété avec la performance.
L'idée paraitra saugrenue à certains, mais on la voit pourtant régulièrement en compétition. Consommer moins et s'arrêter moins souvent au stand contribue aussi à gagner des courses. La surprise est qu'alors que l'hybride mobilise l'intérêt pour réduire la consommation, Volkswagen a développé ici une technologie 100% mécanique. Sans aucun équivalent sur le marché, la technologie de la PoloGT donne à l'auto un double mode de fonctionnement, selon que le moteur soit à pleine charge, ou en charge partielle. C'est une sophistication qui n'est évidemment pas gratuite, et l'équipement de cette version BlueGT a été revu à la hausse pour témoigner de la définition haut de gamme du modèle.
La technologie
On connaissait déjà les V8 qui ne fonctionnaient qu'avec 4 cylindres en charge partielle, mais cette Polo BlueGT va beaucoup plus loin. Sur par exemple les Chrysler V8 qui ont un système de désactivation des cylindres, ce n'est que l'alimentation et l'allumage qui sont coupés à 4 cylindres en charge partielle. Mais tout l'équipage mobile continue comme si de rien n'était. Pas sur cette Polo. C'est pourtant plus difficile sur un 4 cylindres, il y a plus de vibrations, mais les ingénieurs Volkswagen ont inventé un système de désactivation des soupapes. C'est une bague sur l'arbre à cames qui en fait coulisser, pivoter certaines, pour les empêcher de pouvoir atteindre les culbuteurs. La vidéo ci-dessous montre comment.
Le fabuleux est qu'à l'usage, en roulant à allure moyenne sur une route nationale, cela fonctionne de manière totalement transparente et imperceptible. C'est comme sur une Prius où le moteur essence se coupe et redémarre. Sur la Polo BlueGT, il y a le tableau de bord pour dire le mode, 2 ou 4 cylindres, mais en usage courant, le conducteur ne se rend compte de rien. C'est tellement rapide ! Le changement s'effectue en un demi-tour d'arbre à cames, soit entre 13 et 36 millisecondes, puisque cela fonctionne entre 1400 et 4000 tr/mn. Soulignons aussi qu'avec de la douceur, il est possible de changer de rapport tout en restant en mode 2 cylindres.
Dommage que le système Stop&Start soit lui plutôt primaire, puisqu'il a besoin que la voiture soit à l'arrêt complet pour couper le moteur. Mais le reste est au top de la technologie. Ce TSI est le plus beau représentant de la nouvelle famille de moteurs EA211, avec une injection directe à 200 bars, un collecteur d'échappement intégré à la culasse, et un petit turbo dont l'intercooler est intégré à la pipe d'induction pour un temps de réponse minimal. La puissance maxi est de 140 ch, tandis que le couple de 250 Nm est constant entre 1500 et 3500 tr/mn. Et tout cela d'un moteur 1,4 litres qui ne fait que 114 kg, soit 22 kg de moins que le moteur d'ancienne génération.
Intérieur et équipement
Dès le premier coup d'œil, avec sa peinture métallisée de qualité et ses jantes de 17 pouces, cette Polo retient l'attention, et l'intérieur est du même niveau. Les sièges sont en tissu/alcantara 3 tons, mais avec des couleurs sobres, ce n'est pas trop. L'équipement est riche pour une Polo avec une climatisation automatique, un radar de recul, et de belles jantes alliage de 17 pouces. A la limite, tout cela est trop. La BlueGT reçoit une finition et un équipement spécifique qui sont trop riches. On voudrait pouvoir choisir ce moteur avec une dotation plus simple, et donc un prix réduit. Un bon point tout de même est de pouvoir choisir entre 2 ou 4 portes. C'est la première que nous apprécié, pour sa facilité à s'installer à l'avant de par la longueur des portières. Bravo aussi pour le méplat du volant. Nous n'avions jamais vu cela sur une auto de ce segment. C'est évidemment moins bien pour aller à l'arrière, mais on y soulignera l'excellente garde au toit. Des grands peuvent y tenir. Par contre, malgré la présence de 3 ceintures de sécurité, il faut considérer la Polo comme une 4 places. Seuls 3 enfants pourraient tenir à l'arrière.
Performances et tenue de route
Le premier tour de clé fait s'interroger. Les nouveaux moteurs essence soulèvent l'enthousiasme pour leur frugalité, mais leur bruit à froid, au ralenti n'a rien de chaleureux. Cela claque presque comme un diesel. Le bruit devient heureusement plus normal quand on monte dans les tours, et nous avons eu envie d'y rester ! Le
GT de BlueGT est bien là. Cette auto a un bel allant. Volkswagen annonce le 0 à 100 km/h en 7,9 s. C'est 3 secondes de moins qu'une Nissan Leaf, et c'est dire combien cette Polo est beaucoup plus performante que la majorité des voitures vertes que nous essayons à
MoteurNature. Enfin, une voiture dynamique !
L'esprit GTI est bien présent, avec les trains roulants parfaitement à la hauteur. La Polo est sèche à faible allure, mais dès qu'on augmente le rythme, les suspensions se révèlent excellentes. Il n'y a pas de réaction dans la direction quand on accélère dans les courbes, merci le chassis sport, le différentiel autobloquant électronique et à un train avant très sain, encore que certains jugeront qu'il l'est trop. On connait les GTI comme des voitures un peu caractérielles, il n'y a rien de cela ici. La direction est toujours très neutre. Peu de ressenti, c'est vrai, mais beaucoup de maitrise. Les freins idem, sont faciles à doser, et les 6 vitesses de la boite passent vite et sans heurts. On note au passage qu'une transmission à double embrayage (DSG7) est disponible en option.
Ecrivons donc clairement que cette Polo BlueGT est très agréable à mener, avec notamment un second rapport redoutable pour sortir des villes en express. La seconde monte presqu'à 100 km/h, et à l'accélération de 50 à 90 km/h laissera derrière bien des autos plus puissantes. Pour autant, ce 1400 ne rechigne pas à la conduite tranquille. On peut lézarder à 70 km/h en sixième sans aucun heurt, et il n'y a jamais aucun signe que la mécanique soit suralimentée. La montée en puissance est parfaitement régulière, tout est lisse, et procure un sentiment haut de gamme quand on se souvient des GTI d'antan.
Consommation, efficacité énergétique
La mission étant remplie pour le
GT, nous nous interrogions sur le
Blue. Les chiffres officiels donnent une moyenne de 4,6 l/100 km avec des rejets de CO2 de 107 g/km. Dans la réalité, là aussi, le contrat est rempli, mais il faut préciser avec des nuances. En usage normal, on peut raisonnablement compter sur une consommation de 6 l/100 km. En roulant doucement, on peut faire nettement mieux, puisque nous avons mesuré une moyenne de 4,3 l/100 km sur un parcours routier à 85/90 km/h. Mais dans un moment de grand optimisme, sur une courte distance en conduite sportive,
c'était pour faire un essai monsieur l'agent, nous sommes montés à 13,3 l/100 km. C'est le défaut de ces petits moteurs turbocompressés, leur consommation monte en flèche si on tape dedans. Dans l'absolu pourtant, cette consommation n'avait rien d'exagérée, rapportée à notre rythme.
Avec une plage de régimes plus étendu qu'un diesel, il y a plus de possibilité de variation, et le turbo ne fait que multiplier ces écarts. On peut réellement tabler sur une moyenne de 6 l/100 km mais ce chiffre sera plus difficile à atteindre que sur un diesel. Parce que là où un diesel fait un bruit affreux qui incite à lever le pied ou à monter un rapport si on enfonce l'accélérateur, dans cette Polo BlueGT, plus on roule sportivement, plus il y a de plaisir ! L'auto reste pour autant agréable en conduite tranquille. On roule à 120 km/h à 2500 tr/mn en sixième, et avec un moteur bien plein, on peut faire tous les trajets routiers en sixième sans jamais rétrograder. On s'amusera de voir le tableau de bord afficher parfois qu'il n'y a que 2 cylindres en action.
Conclusion
Cette Polo BlueGT réussit donc le pari difficile de marier l'écologie avec la performance. Ce n'est pas toujours de manière simultanée, mais elle y parvient souvent, quand on ne cherche pas à goûter à sa double personnalité. Berline sage la semaine, et sportive le week-end (ou l'inverse), la Polo BlueGT est un peu l'équivalent automobile du Dr Jekyll et de Mr Hyde. On peut la désirer rien que pour cela. Mais son tarif est son plus gros défaut. Avec un prix de base de 22 250 €, cette BlueGT n'est pas donnée pour une Polo. Surtout que lors de notre essai, nous avons croisé des publicités pour une version basique de la Polo à 10 490 € (version 60 ch, avec une prime à la casse). Nous ne sommes pas habitués à voir une Polo aussi chère, mais pour celui qui tient à disposer de la dernière technologie, cette BlueGT a des arguments qui peuvent faire craquer. Et si ce moteur est aussi disponible sur la Golf et chez Audi, les tarifs sont encore plus élevés...
Laurent J. Masson
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