Plus de charge lente ! La technologie pour charger une électrique en quelques minutes est disponible
Par rapport aux voitures essence qui font leur plein en 3 minutes, les voitures électriques ont un défaut. Il faut plusieurs heures pour recharger leurs batteries. Avec un courant de 2,3 kW sur une prise standard, ou de 3,7 kW avec une wallbox. Mais cela, c'était hier. La technologie progresse vite, et demain les voitures électriques se rechargeront en quelques minutes. Ce n'est pas de la science-fiction, la technologie existe aujourd'hui. Une
Nissan Leaf ou une
Renault Zoé, des autos disponibles à la vente, peuvent déjà être rechargées à 80 % en 30 minutes. La
Chevrolet Spark électrique, qui sera disponible l'année prochaine en Europe (mais cet été aux Etats-Unis) fait déjà mieux : elle n'a plus besoin que de 20 minutes.
C'est la puissance du chargeur qui fait la différence. La Renault Zoé est dotée d'un chargeur embarqué 43 kW. La Nissan Leaf utilise un chargeur externe 50 kW, et la Spark électrique un chargeur 80 kW. Mais le plus fort est ici Tesla, puisque sa Model S a été développée autour de sa technologie (propriétaire) des superchargers, qui ont été lancés à 90 kW, mais dont la puissance vient d'être portée à 120 kW. Une poignée de stations sont déjà en service, ils couvriront tous les Etats-Unis sous 2 ans. C'est comme le robinet de la baignoire. Plus le courant est fort, plus la batterie se charge vite. Il y avait cependant 2 problèmes qui empechait de tenir un discours aussi simpliste.
Le premier était la fiabilité, la durabilité des cellules d'une batterie face à un courant fort. On disait que plus on rechargeait vite une batterie, plus elle s'usait vite. Il y a pourtant à Amsterdam une société de taxis qui utilise des Nissan Leaf. Ces autos ne fonctionnent qu'avec de la recharge rapide, et elles tournent tous les jours. La Chevrolet Spark EV peut être rechargée en 20 minutes plusieurs fois par jour. C'est la publicité Chevrolet qui le dit. Attention cependant, il importe que la batterie ait été prévue pour. La conception des cellules doit avoir intégrée la recharge rapide comme mode de charge normale. C'est le cas des cellules d'une Tesla Model S, ou de celles de la Chevrolet Spark EV.
Un second obstacle était l'impact d'une recharge rapide sur le réseau électrique. Ce problème est très réel, mais... Il n'est guère qu'une question d'argent. Lors du festival du film de Cannes, on installe sur les plages des auvents, avec des centaines d'éclairages et des amplificateurs surpuissants pour faire du gros son. Il n'y a pourtant personne pour dire qu'il faut construire une nouvelle centrale nucléaire pour alimenter le festival. On le dira encore moins pour charger des voitures, vu que dans le cas d'une borne de charge rapide, il est possible de limiter l'impact par l'ajout d'un stockage local pour faire tampon. C'est ce que fait Tesla Motors avec ses superchargers. Chaque station possède de 4 à 10 bornes de 120 kW. Soit un débit maximal, en supposant 10 autos chargeant simultanément, de 1 200 000 watts !
C'est énorme, c'est la consommation de 200 appartements, mais Tesla minimise l'impact de sa station envers le réseau, en gardant en sous-sol quelques packs de batteries. Quand plusieurs voitures chargent simultanément, ou qu'il y a un pic de consommation d'électricité (vers 18/20 h), les autos déchargent les batteries de la station, et minimisent leur impact sur le réseau. Peut-on faire mieux ? Oui, on le peut, puisqu'ABB met en place à Genève un système de recharge 400 kW. Il sera facile à voir pour les visiteurs du salon de l'auto, puisque le terrain d'expérimentation est la ligne de bus n°5, celle qui va de la gare Cornavin au Palexpo, avant de terminer à l'aéroport. C'est le projet TOSA (Trolleybus Optimisation Systeme Alimentation).
L'idée est de recharger un autobus lors d'un simple arrêt. Les passagers montent et descendent, et dans le même temps, un bras articulé se lève du toit du bus, se connecte au portique au dessus, et reçoit alors un courant de 400 kW. Il n'a pas besoin de rester longtemps, en 15 secondes de charge, le bus reçoit assez d'énergie pour se rendre à l'arrêt suivant. ABB ne révèle aucun détail sur la batterie employée, mais il est clair que ce n'est pas une batterie standard pour accepter un courant aussi énorme ! On notera simplement que c'est possible, et que si cette technologie était portée sur la Renault Zoé, elle permettrait de recharger l'auto en 4 minutes. Pour l'anecdote, nous ajouterons un mot de Marco Piffaretti, le concepteur de la
Protoscar Lampo 3 (seule voiture au monde capable d'accepter une double charge rapide, ci-dessus), qui nous avait naguère confié lors d'experiences de charge ultra rapides, avoir
entendu des batteries charger.
Le mot de la fin sera pourtant à Elon Musk, le patron de Tesla Motors, qui lors d'une réunion avec des actionnaires en Mai 2013, avait exprimé l'idée de voitures électriques qui se rechargeraient plus rapidement qu'une voiture essence ne fait son plein. Tant mieux, le progrès a toujours été d'aller plus vite.
Laurent J. Masson
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