Denza, fille de Daimler et BYD, 100 % électrique

A Genève, en 2010, l'annonce d'un partenariat entre Daimler, le plus ancien des constructeurs automobiles, et BYD, l'un des plus récents, avait surpris plus d'un. Il s'agissait de développer en commun une voiture électrique, la Denza, et dès la présentation du concept, tout le monde avait retenu son souffle. Le savoir faire allemand associé aux batteries chinoises allait-il faire des étincelles ? La voiture dévoilée, on a envie de répondre positivement. Cette Denza est bâtie sur la plateforme de l'ancienne Mercedes classe B, qui était particulièrement bien conçue pour une propulsion électrique, avec un chassis sandwich pour accomoder des batteries en son milieu. Par rapport au modèle original, l'empattement a été un peu allongé, pour satisfaire les chinois qui apprécient d'avoir beaucoup d'espace pour les jambes à l'arrière, et parce qu'ils aiment aussi ce qui brille, on aura mis une calandre bien clinquante.
La partie centrale de cette calandre se lève comme sur une Nissan Leaf, et on trouve derrière 2 socles de prises, une pour la charge lente (7 h, courant alternatif), et une autre pour la charge rapide (1 h, courant continu). C'est donc moins moderne qu'une Zoé ou une Tesla, qui n'ont qu'un seul connecteur. Sous le capot, le moteur électrique fournit une puissance maximale de 86 kW (117 ch) en crête, avec un couple maxi de 290 Nm. Ces chiffres nous paraissent bien modestes... A bord, on est surpris de voir un frein de parking au pied, ce qui fait vieillot en 2014, et le plastique du volant, comme des boiseries, fait un peu cheap, mais l'essentiel n'est pas là.
C'est la batterie le plus important sur une électrique, et là, BYD et Daimler n'ont pas mégoté. 47,5 kWh de capacité ! C'est le double d'une Nissan Leaf qui ne dispose que de 24 kWh. Le constructeur annonce une autonomie de 300 km, et on le croit. Avec 47,5 kWh (technologie lithium fer phosphate, propre à BYD), c'est possible. Et c'est en même temps la clé du succès pour la voiture électrique. De nombreux journalistes auto critiquent les électriques pour leur faible autonomie, mais si l'autonomie s'accroit, les critiques diminueront... Avec 300 km, on a déjà une certaine polyvalence, et une jolie tranquillité d'esprit pour l'usage quotidien. On s'interroge évidemment sur le poids, mais il n'y a pas encore de réponse officielle. De source non officielle cependant, malgré un carter de cellules en aluminium, la Denza ferait 2 tonnes. A confirmer... Et enfin, il y a la question du prix.
369 000 yuan, soit un peu moins de 43 000 € au cours officiel (moins que cela au marché noir). Pour situer, comme les taxes sont différentes, un Audi Q5 de base vaut 358 500 yuan en Chine. La Denza est mieux équipée, avec des jantes alliage de 18 pouces et l'intérieur cuir en série. Avec les aides en faveur de la mobilité électrique, le prix client peut baisser jusqu'à 249 000 € dans certaines régions de la Chine, soit en dessous de 29 000 €. C'est évidemment pour la voiture complète, avec la batterie. C'est donc un super prix ! En Chine, cette Denza est moins chère qu'une BMW i3 ! Alors certes, l'i3 est considérablement plus performante, elle est plus stylée, elle est ultra chic et elle exhibe le logo BMW. En fait, la Denza n'a qu'une chose pour elle : une batterie plus de 2 fois plus grosse. On veut bien parier qu'il y en a qui se laisserait convaincre par cet argument...

Malheureusement, rien n'est prévu à ce jour pour exporter la Denza en Europe. Le constructeur explique que son auto est au-delà de toutes les normes de sécurité en Chine, mais on ne peut dire si cela serait suffisant face aux normes européennes. Importer une auto à titre individuel est impensable, sauf à accepter le risque de se retrouver avec une auto impossible à immatriculer (sinon, à Monaco ?), et les européens qui rêveront d'une Denza devront la demander à Mercedes.

La Denza sera livrable en Chine à partir de septembre, et les ambitions du PDG de BYD sont énormes. Pour parler clairement, si une voiture doit convertir les chinois à la mobilité électrique, ce sera celle-là. On le croit, et on y croit !



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