Les Assises des infrastructures de recharge pour véhicules électriques, une conférence leader
Pour leur troisième édition, les Assises des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques se sont tenues dans une salle prestigieuse, et ont attiré un peu plus de participants que lors des éditions précedentes. Mais c'est surtout par la qualité des intervenants, et leurs origines multiples, que cette troisième édition s'est distinguée. Le norvégien Rune Haaland était certes déjà présent l'année dernière, mais Tesla Motors n'avait pas encore débarqué dans son pays, et ce fut un plaisir de l'entendre dire que le constructeur californien avait déjà vendu plus de 2100 voitures en Norvège. Dont deux à des membres du gouvernement ! En France, il y aurait des gens pour qualifier un ministre de fou ou d'irresponsable, s'il achetait une voiture de plus de 400 ch, peu importe qu'elle soit électrique, mais cela passe très bien en Norvège.
C'est la ligne qu'a toujours défendu
MoteurNature, à savoir que s'il faut dire oui à la voiture zéro émission, cela n'entraine pas de devoir rouler dans une voiturette sous-motorisée mal construite. Ou d'abandonner la voiture individuelle. Car si la Norvège est le leader mondial de la mobilité électrique, l'autopartage n'y rencontre que peu de succès. La société
Move About fonctionne le plus souvent avec des entreprises, et les norvégiens préfèrent acheter une voiture électrique qui leur soit personnelle. On notait aussi les regrets d'un ingénieur de l'ADEME de ne pouvoir étudier et mesurer de près la consommation des voitures d'Autolib, avec leurs batteries qui se déchargent en 48 h si on les débranche...
Nouvelles d'Irlande ensuite, avec la présence aux Assises d'Alan Kelly (ci-dessus), le ministre des transports. L'Irlande a beaucoup investi pour se doter d'un réseau de bornes (ci-dessous), avec des fonds publics, mais ce n'était que pour lancer le marché.
L'état irlandais n'a pas vocation à fournir de l'électricité aux automobilistes, et il est d'ores et déjà prévu de privatiser ce réseau, une fois que le nombre d'électriques en circulation permettra d'en garantir la rentabilité. Les hollandais enfin, se sont montré chauds partisans de la recharge rapide, et ils mettaient aussi en avant le standard libre
OCPP, qu'ils ont développé dans le cadre de
l'Open Charge Alliance, et qu'utilise avec succès la fondation E-laad. Cette dernière a développé un vaste réseau de bornes en Hollande, il distribue déjà 80 mégawatts chaque semaine. Après que la France se soit engagé contre tous ses voisins dans l'impasse de la prise Type 3, alors que l'association européenne des constructeurs avait recommandé la Type 2 dès 2009,
j'ai personnellement invité le représentant de l'état, Mr Francis Vuibert, le monsieur infrastructures de recharge du gouvernement, à prendre en considération le protocole OCPP pour le futur réseau français de bornes.
Plutôt en effet que de donner des millions à Bolloré (ou un autre) pour qu'il mette en place sa solution propriétaire (ce qui lui assurera une rente à vie), il parait en effet plus intelligent d'utiliser la solution gratuite OCPP, internationale, neutre, et déjà
adoptée par la plupart des leaders de l'industrie. A propos de la France justement, si tous les participants ont apprécié les grandes qualités d'écoute de M. Vuibert, tout le monde aura regretté qu'il n'ait strictement rien dit. Il y a des personnes qui travaillent à mettre en place un réseau national de bornes de charge au ministère du redressement productif, et on va voir des bornes apparaitre dans des stations BP, mais... Le cap national n'est pas fixé. Sa révélation est soumise au bon vouloir de ceux qui organisent la communication du gouvernement, et il est difficile d'y voir clair. Le travail de la Commission Européenne est par contre prévisible, et un haut fonctionnaire européen a confirmé aux Assises l'adoption définitive des prises Type 2 et Combo comme standards européens.
Les partisans du Type 3 sont officiellement anti-européens. Le texte final serait adopté le 14 avril. Il comportera aussi des objectifs de nombre de points de charge pour chaque état membre (ce serait 55 000 pour la France, illustration du haut), mais une bonne nouvelle est que la Commission est acquise à l'idée d'une équation entre bornes rapides et bornes lentes. Certains états membres ont en effet exprimé le souhait de ne mettre en place que des bornes rapides. Une borne rapide comptera alors pour plusieurs bornes lentes, avec un rapport qui reste à définir. On saluait enfin la présence de 4 constructeurs leaders de l'électromobilité : BMW, Nissan, Renault et Volkswagen. Mais Nissan domine de la tête et des épaules, puisque même en France, la Leaf se vend mieux que la Zoé. Nous verrons l'année prochaine si cela change.
Laurent J. Masson
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