Audi R8 e-tron, première supercar électrique de série

Voilà une auto dont la sortie est un réel évènement. Parce que l'Audi R8 e-tron a une grosse batterie de 92 kW qui devrait lui assurer une autonomie de 450 km. Il y avait Tesla, tout seul, à proposer une pure électrique à grande autonomie, il aura désormais la compagnie d'Audi. Le premier grand constructeur à relever le gant. Et pour ce faire, Audi n'est pas allé chercher la lune, il a fait le même choix que Tesla. On sait que pour les batteries des voitures électriques, 2 technologies s'affrontent au niveau de la taille des cellules. Les grosses cellules sont les plus courantes. Leur taille est sensiblement celle de la moitié d'une brique d'un litre de lait.

Toutes les voitures électriques ont des cellules de ce type, regroupées en série et en parallèle pour donner la capacité recherchée à la tension choisie. Toutes, sauf les Tesla qui utilisent un format beaucoup plus petit, le même format que les batteries des ordinateurs portables, mais de qualité automobile, où une cellule fait la taille d'un doigt. Une Tesla Model S P85 possède ainsi 7104 de ces petites cellules, et Audi a suivi cet exemple pour son Audi R8 e-tron. La batterie de 92 kWh de cette auto est en effet composée de 52 modules de 144 cellules, soit un total de 7488 cellules. L'assemblage d'un nombre d'éléments aussi élevé n'est évidemment pas simple, mais organisation et industrialisation sont 2 choses que le groupe Volkswagen maitrise sur le bout des doigts. Les ingénieurs allemands ont même inventé un nouveau procédé de soudure pour relier les modules entre eux.

Ces petites cellules sont la clé pour obtenir la meilleur densité énergétique. Une cellule fait moins de 100 grammes, avec 600 kg, on atteint une capacité de 92 kWh. C'est la plus grosse batterie du marché (pas pour longtemps à notre avis), et la R8 e-tron devrait aussi logiquement avoir la plus grande autonomie, puisque par rapport à une Tesla Model S, elle fait quelques 300 kg de moins. Pour autant, avec une masse qui serait de 1840 kg (les caractéristiques ne sont pas encore définitives), cette R8 électrique fait 300 kg de plus que sa soeur avec le V10 essence. Ceci alors que l'e-tron n'est qu'une simple propulsion, quand la R8 V10 est une traction intégrale. Mais bi-moteur ! Il y a en effet un moteur électrique pour chaque roue arrière, et comme on l'attend d'Audi, une électronique de pointe pour gérer le Torque-Vectoring.
On en aura besoin, puisque chaque moteur donne 170 kW et 460 Nm de couple. Cela donne un total de 462 ch et 920 Nm de couple, et on notera aussi que cette e-tron est plus aérodynamique que la R8 standard avec un Cx de 0,28 (il y a moins de prises d'air). La vitesse de pointe sera cependant limitée, et très inférieure à la R8 V10 qui monte à 330 km/h, mais le 0 à 100 km/h ne demandera que 3,9 s et les reprises devraient être exceptionnelles. Il y a pourtant un domaine où cette supercar décevra, c'est au niveau de la recharge. A 50 kW en CCS2, il faudra 2 heures pour recharger. Désolé, mais Tesla fait mieux avec ses superchargeurs 120 kW.

L'Audi R8 e-tron devrait compenser cela avec une supériorité énorme sur Tesla : l'aptitude à l'arsouille. Quelques clients allemands de Tesla ont eu une mauvaise surprise en emmenant leur auto au Nurburgring. Ils ne pouvaient même pas boucler un tour sans que leur auto se mette en mode dégradé pour ne pas faire chauffer les batteries. Les clients Audi attendent mieux que cela. Et une R8 qui ne tiendrait pas la distance au Nurburgring... Ce ne serait plus une R8 ! On verra cela l'année prochaine, puisque si les premiers clients de la R8 V10 auront leur auto en juin, il faudra attendre 2016 pour l'e-tron. L'auto sera seulement disponible à la commande à compter de la rentrée, et la seule information relative au prix est qu'il sera supérieur à celui de la R8 V10.

Très cher donc, mais on attend aussi d'Audi une berline électrique plus abordable. Ce serait la Q6, dont on trouvera ci-contre la première esquisse officielle. Ce futur modèle reprendrait la technologie de la R8, sans doute juste un peu moins affûtée, et sans la coûteuse exclusivité d'une supercar faite en toute petite série. On se réjouit donc qu'après les e-up! et e-Golf, le groupe Volkswagen attaque le segment de la mobilité électrique par tous les côtés. Et surtout qu'après la trop fade Tesla Model S, et les performances médiocres des autres électriques, il y ait enfin, à côté des Ferrari et Lamborghini, une voiture électrique pour faire rêver les petits garçons.



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