Ford Focus SW 1500 TDCI 120 ch - Essai détaillé
Ses points forts
Break spacieux et pratique
Confort et insonorisation
Performances convaincantes
Diesel sobre et efficace
Pas de bouchon au réservoir |
Ses points faibles
Stop & Start parfois trop vif
Amortissement perfectible
Direction manquant de ressenti |
Historique et présentation
Essai réalisé du 13 au 18 mai 2015.
1116 km parcourus.
Ford nous dit que sa Focus est le modèle de voiture qui est le plus vendu dans le monde, et cela veut dire beaucoup. Si tant de gens en achètent, le produit doit être bon, non ? La Focus en est à sa troisième génération (le modèle est né en 1998), celle-ci a été restylée l'année dernière, et ce qui a motivé notre essai est l'apparition d'un nouveau diesel, un 1500. La voiture que nous a confié Ford est un break, et ce fut presqu'une surprise de constater combien ses dimensions étaient généreuses.
On connaissait la Focus comme une compacte, mais avec une largeur de 1,86 m et une longueur de 4,56 m, cette Focus SW s'émancipe allègrement des limites, certes non écrites, de la catégorie. L'habitabilité intérieure ne bat pourtant aucun record. Le style est globalement plaisant, mais quand on se souvient de la Focus originelle, celle de 1998, avec son aspect ciselé, dû au fameux edge-design, il est difficile de ne pas trouver une certaine lourdeur au modèle actuel. La face avant de la Focus est originale, c'est l'élément le plus réussi de l'auto, mais l'arrière fait vraiment passe-partout.
La technologie
Ce nouveau diesel 1500 n'est pas totalement nouveau, c'est en fait une grosse évolution de l'ancien 1600. C'est donc toujours le bloc partagé avec PSA, et on sait que sur ce segment, les clients ne demandent pas une grande puissance. C'est ce qui avait conduit PSA à abandonner l'architecture 4 soupapes par cylindre, pour se contenter de 2. Ford a lui préféré réduire la cylindrée. De 1600 à 1500, avec des pistons au diamètre diminué de 1,5 mm. Le progrès technologique permet pourtant à la puissance de passer de 115 à 120 ch, le couple restant à la même valeur (suffisante) de 270 Nm.
C'est une nouvelle suralimentation, avec un turbocompresseur à tuyère variable qui constitue le changement le plus notable, mais tout est nouveau en fait, et notamment l'injection, évidemment directe, qui est plus précise. Bien sûr, ce moteur gagne un piège à NOx pour respecter les nouvelles normes antipollution. La boite quant à elle, compte 6 rapports. C'est une mécanique sans histoire, et pour ceux qui préfèrent, la Powershift automatique, elle aussi avec 6 vitesses, est disponible en option.
Intérieur et équipement
Pour ceux qui aiment l'extérieur de la Focus, l'intérieur est du même niveau, sinon en plus compliqué. Le dessus de la planche de bord est même franchement étonnant. En prolongeant les angles du boitier d'instruments, il est plus proche d'un concept-car italien que d'une sage berline compacte comme l'est la Focus.
On y retrouve l'écran multi-fonctions du système SYNC 2, déjà vu dans la
Mondeo hybride, mais alors que ces appareils permettent, théoriquement, de simplifier les planches de bord, on n'a pas ce sentiment ici. Nous avons plus apprécié le SYNC dans cette seconde expérience, mais il reste dommage qu'il ne soit possible de désactiver la fonction téléphonie.
Notre voiture d'essai possédait le Pack sécurité intégrale (option à 850€), qui comprenait l'Active City Stop, un système de freinage automatique jusqu'à 50 km/h, la lecture des panneaux de signalisation, la surveillance de la vigilance du conducteur, et l'aide au maintien dans sa file. Nous avons particulièrement apprécié ce dernier équipement, parce que Ford a bien choisi son bip d'alerte. Il est suffisament audible pour être efficace, mais pas trop pour être intrusif. Les places avants sont très confortables, mais on regrettera que l'ambiance soit aussi... Noire. Plus éléments d'aluminium, par exemple, égaieraient bien l'ensemble. Le client y songera à la commande.
A l'arrière, on s'étonne de l'absence d'un accoudoir, mais il n'y a rien à dire question volume de charge. Il y a presqu'un demi mètre cube sous le cache-bagages, et les sièges arrières repliés, il y a plus d'un mètre-cube et demi de disponible. Mission accomplie donc. Ce break Focus sera parfait pour les loisirs ou les vacances. On saluera aussi une bonne idée, les petits vide-poches de chaque côté de la banquette arrière. Le cache-bagages enfin, est de bonne qualité. Il tiendra longtemps sans faillir, ni laisser le moindre jour.
Performances et tenue de route
Il existe des versions ST de la Focus, et il y aura bientôt une nouvelle RS, mais ce n'est pas notre voiture d'essai. Ce break diesel est une voiture sage, comme son moteur. Du moins jusqu'à ce qu'on ouvre une fenêtre. Nous l'avions déjà constaté sur la Mondeo, ils sont très forts pour l'insonorisation chez Ford. Idem pour les vibrations. Si ce diesel vibre, le conducteur ne s'en rendra jamais compte. Nous avons beaucoup apprécié le maniement du levier de vitesses, toujours doux et précis, et les performances pures sont plus qu'honnêtes. Les reprises sont même excellentes si on considère qu'il n'y a qu'un petit 1500 sous le capot. Chose agréable, les rapports ne sont pas exagérément longs, et on peut enclencher la sixième dès 80 km/h, le couple du diesel s'occupant ensuite de tout.
Nous comprenons rapidement que l'amortissement est orienté vers le confort, et ce n'est pas nous qui nous en plaindrons. La Focus entre nos mains s'est révélé agréable dans presque toutes les situations, et même sur des pavés, son comportement est posé. Maintenant, il est clair que la voiture n'est pas sportive. Après une grosse irrégularité de la chaussée, on sent plus d'un mouvement de caisse de réaction. Comme si la suspension avait été prise en défaut, et qu'il lui fallait un délai avant de retrouver sa stabilité normale. Cela arrive heureusement peu souvent, et le seul vrai défaut de la Focus est que direction ne prodigue pas assez de ressenti.
Consommation, efficacité énergétique
Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Ford nous dit que son nouveau diesel est 7% plus sobre que l'ancien, mais nous nous interrogions sur cette carrosserie break. Plus de poids et plus de volume, ce n'est pas bon pour la consommation. Nous avons pourtant mesuré des valeurs très raisonnables, de 4,5 l/100 km sur la route, et de 5,6 l/100 km sur l'autoroute. Cela tourne à 5,3 l/100 km en ville, on peut donc parler de faible consommation, s'agissant d'un break de plus de 4,50 m. Un très bon point aussi est l'absence de bouchon de réservoir. Il n'y a que Ford qui sache faire cela, et c'est réellement pratique. Il y a la trappe à essence, l'élément de carrosserie, et rien d'autre derrière. On peut enfoncer directement le tuyau de la pompe à carburant, qui va repousser le clapet de sécurité en s'enfonçant. C'est un vrai plus. Toutes les autres voitures paraissent stupides une fois qu'on s'est habitué à cela.
Conclusion
Nous sommes allés au Luxembourg pour essayer l'auto, et ce petit pays a une caractéristique intéressante pour les automobilistes : les carburants y sont moins taxés que dans les pays voisins. Les belges, les allemands et évidemment les français qui n'habitent pas loin viennent tous y faire leur plein, et nous aussi. A 1,09 € le litre de gazole, le diesel a un bel avenir devant lui, et... Même aussi s'il était 50 % plus cher. On rêve bien sûr de voitures zéro émission, mais avec des rejets officiellement établis à 98 g/km de CO2, ce break est quand même raisonnable, alors que ses capacités à voyager sont formidables.
Sans se lever tôt, nous avons fait 350 km en une matinée sans effort ni fatigue. Nous pourrions le refaire tous les matins, et puisque le réservoir contient 53 litres, on peut faire quasiment 1000 km d'une traite. La place centrale arrière n'est certes pas trop terrible, mais on peut voyage très à l'aise à 4, et avec un grand coffre. Cela fait de cette Focus SW une auto hautement recommandable. Hélas bien plus qu'une voiture électrique, qui va poser problème à chaque fois qu'on voudra s'aventurer à plus de 100 km de son domicile.
Laurent J. Masson
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