Skoda Superb 1.4 TSI ACT 150 ch - Essai détaillé
Ses points forts
Vaste habitabilité Présentation haut de gamme Voiture légère et dynamique Modularité/rangements Rapport prix/prestations | Ses points faibles
Moteur manquant de standing Commandes régulateur trop petites Télécommande de déverrouillage centralisé Prix de notre version d'essai pas très Skoda Pas de caméra de recul |
Historique et présentation
Essai réalisé du 25 au 30 novembre 2015.
890 km parcourus.
Quand beaucoup d'automobilistes aujourd'hui s'interrogent sur le diesel, à
MoteurNature, si nous évoquons surtout les alternatives les plus novatrices, hybrides ou électriques, nous allons parler ici de l'alternative classique. Soit de la motorisation essence. Sur un segment ultra dieselisé, celui des routières, nous allons tenter ici de répondre à la question de l'opportunité d'un moteur à allumage commandé dans une grande berline familiale. C'est une Skoda Superb qui va donner matière à notre réflexion, une voiture qui fait forte impression, par sa présentation flatteuse, mais aussi parce qu'elle bouscule la hiérarchie.
On est habitué à ce que les Skoda soient moins bien que les Volkswagen, qui sont elles-mêmes moins bien que les Audi, mais il n'y a absolument rien de
cheap dans cette Superb. Si sa finition est moins belle que celle d'une Bentley, elle supporte tout à fait la comparaison avec une Audi. Notre modèle d'essai, dans un joli
vert jungle, était en finition
Style, le troisième niveau, à 33 290 €, avec des sièges qui mélangent le cuir et l'alcantara, et il n'y a pas beaucoup mieux pour flatter le regard. Les plastiques sont moussés, les ajustages sont impeccables, tout ceci est digne d'une voiture de luxe, et pour ceux qui se souviennent du vieux slogan Renault qui disait que le luxe était l'espace, la Superb est une voiture de luxe.
Que de place ! A l'avant et à l'arrière, tout le monde peut faire 1,90 m dans cette auto. On se croirait presque dans un monospace, car plus que l'espace pour les jambes à l'arrière, ce sont les dimensions au niveau de la tête qui... La font tourner. Le port d'un couvre-chef ne parait pas impossible, et le passager central arrière pour une fois, n'aura pas à se plaindre. Et ceci, alors qu'au dehors, la Superb a les lignes élégantes d'une limousine, et non l'utilitarisme d'un monospace ou d'un SUV. Avec des lignes nettes, tendues, la Superb mérite même son nom, bien plus que l'ancienne génération dont la longue porte arrière semblait maladroite. Autre nouveauté de cette Superb III (on ne compte pas celles d'avant-guerre), un hayon classique, un choix dont on se réjouit au nom de l'efficacité, puisque cette solution est plus légère que l'ancienne, avec double ouverture.
La technologie
Sous cette grande carrosserie, on s'attendrait à trouver au moins un 6 cylindres, mais c'est un tout petit 4 cylindres qui est sous le capot. Chose rare sur une voiture moderne, l'accessibilité mécanique n'est pas un problème. On peut passer les mains devant et derrière le moteur. Ce n'est en effet qu'un petit 1400 qui est là. Avec un turbo, il donne 150 ch à 5000 tr/mn et un couple de 250 Nm, constant entre 1500 et 3500 tr/mn. Comme sur la
Polo BlueGT, il y a un système de désactivation des cylindres en charge partielle. On soulignera aussi le Stop & Start, un alternateur intelligent, tandis que la boite est une mécanique classique, avec 6 rapports.
Intérieur et équipement
Climatisation automatique 3 zones, siège conducteur à réglages électriques, parapluies dans les portières avants, système de freinage automatique en cas d'urgence, notre voiture d'essai était richement dotée. Et le pratique n'a pas été oublié, avec un tiroir sous le siège passager, des aumonières aux dos, et sur les côtés centraux des sièges avants, des grands vide-poches aux 4 portières, une large trappe à skis, et nous avons beaucoup aimé la grande ligne verte en LED qui ceinture l'habitacle. C'est moderne et classe, et puis bien sûr, il y a cette formidable habitabilité. Pourquoi fait-on tant de petites voitures ? Les grosses sont bien plus agréables à vivre. Le coffre est immense, et on voit là tout l'intérêt d'une motorisation conventionnelle. Par rapport à une Ford Mondeo hybride, qui doit abriter une grosse batterie, cette Skoda offre 70 % de volume en plus !
Avec 625 litres sous la tablette, et 1760 litres banquette repliée, ce doit être un record. On pourra voyager ou même déménager. Le hayon est à ouverture ou fermeture électrique. On peut l'ouvrir en passant son pied sous le parechoc, ou la télécommande, mais on fera attention en manipulant celle-ci. Par 2 fois, nous avons ouvert le hayon sans le vouloir, en prenant autre chose dans notre poche. Autre grief, la commande du régulateur de vitesse est trop petite. Elle est commune à bien d'autres modèles du groupe VW, mais sur une routière comme ici, elle est particulièrement peu pratique. C'est un trop petit bouton qui active le régulateur, idem celui pour régler la vitesse km/h par km/h. Enfin, comment se fait-il qu'il n'y ait pas de caméra de recul sur une auto de ce prix ? Les radars de stationnement fonctionnent bien cependant.
Performances et tenue de route
Le premier contact n'est pas trop enthousiasmant. Ces petits moteurs essence sont super sur le papier, mais à conduire, ils n'ont ni la rondeur d'un 6 cylindres, ni le gros couple d'un diesel. Ils font le travail qui est attendu d'eux, mais quand tout le reste de l'auto indique une voiture de standing, ce petit 4 cylindres n'est pas au même niveau. Les chiffres sont pourtant convaincants avec un 0 à 100 km/h en 8,4 secondes. La conduite est ensuite une bonne surprise. La Superb est très maniable en ville. Aucun souci malgré ses dimensions généreuses de 4,86x1,86 m, et l'auto s'est révélé surprenante sur la route. On ne s'y attendait vraiment pas.
Freinages appuyés, changements d'appui rapides, essai de slalom (!), cette Superb est incroyable. On a le sentiment qu'il n'y a pas de poids sur les roues avants. La lecture de la fiche technique nous le confirme : cette grande berline ne fait que 1320 kg à vide ! Par rapport aux électriques qui sont toujours trop lourdes, essayer cette Superb TSI au dynamisme insoupçonné fut une bouffée d'air frais. Cette voiture est vive, elle est aussi toujours très stable avec ses voies larges, et son grand empattement. On ne pourrait souhaiter qu'une suspension dont les mouvements soient un peu moins prononcées, mais parce que cela risquerait de nuire au confort, on appréciera l'auto telle qu'elle est.
Consommation, efficacité énergétique
Nous avons relevé 6,4 l/100 km sur la route ; 7,8 l/100 km sur l'autoroute et 9,7 l/100 km en ville. Ces chiffres ne sont pas franchement mauvais pour une grande berline 5 places, mais il est clair qu'un diesel aurait été plus sobre. Les clients Skoda le savent d'ailleurs très bien, ils choisissent le carburant gras avec une écrasante majorité. Mais pour ceux qui ne font pas trop de ville pourtant, cette motorisation essence n'est pas à dédaigner. Il est d'ailleurs sans doute possible de consommer moins que nous. L'indicateur de changement de rapport au tableau de bord suggère de monter les rapports plus vite que nous l'avons fait, mais il faut alors accepter de vivre avec une mécanique plutôt creuse, et ne pas hésiter à jouer du levier de vitesse, quand on voudra se relancer. Il reste que nous attendions mieux du downsizing. Il y aurait eu un 2,2 litres atmosphérique à la place de ce 1,4 litres turbo, les consommations auraient été quasiment les mêmes. L'autonomie enfin, est convenable avec un réservoir de 66 litres.
Conclusion
Cet essai nous aura rappelé que ce qui a toujours fait le succès de l'essence était le plaisir de conduire. Il n'y a pas ici de moteur qui prenne 7000 tr/mn, mais il y a la légèreté du train avant. Avec le 2 litres diesel, la Superb s'alourdit de presque 100 kg sur les roues avants. Avec un groupe propulseur full-hybride, une Mondeo fait plus de 150 kg de plus. Alors pour l'amateur de conduite dynamique, le choix est vite fait. Les nouvelles technologies de l'automobile apportent certes des progrès en sobriété, mais rien qui puisse battre la simple motorisation essence en terme de compacité et de masse. Donc indirectement, en terme de plaisir de conduire. La Skoda Superb utilise la base MQB de Volkswagen, comme la Golf ou l'Audi A3, et avec ce petit moteur, notre surprenante conclusion est qu'elle s'est révélé plus agréable à conduire qu'une
A3 e-tron. Qui aurait deviné cela ?
Laurent J. Masson
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